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Rangez vos cartes d’extension

Un processeur à 2 GHz, une carte graphique flambant neuve, un disque dur rapide… Votre micro devrait fonctionner à la vitesse de l’éclair ! Pourtant, vous êtes déçu par les saccades dans les jeux et les vidéos en plein écran.

Bien sûr, de multiples raisons peuvent être à l’origine du fonctionnement trop lent d’un micro. Côté matériel, citons le manque de mémoire vive, l’utilisation de barrettes inadaptées, ou encore un taux de fragmentation du disque dur trop élevé. La cause peut aussi être un ralentissement de Windows dû, par exemple, à un pilote défaillant ou à un logiciel mal conçu.Parfois, pourtant, le coupable est ailleurs, insoupçonnable : c’est le Plug and Play. Ce nom ?” qui signifie littéralement “branchez et jouez“?” est celui d’une norme dont le rôle est de simplifier l’installation des cartes d’extension dans un PC. Or, ce système n’est pas parfait, et il faut parfois l’aider un peu pour que le micro continue à fonctionner correctement.

Petit retour en arrière

Sur les anciens PC ?” on parle ici de micros datant d’avant Windows 95 ?”, ajouter une carte d’extension pouvait se révéler un véritable calvaire. Cette opération, aujourd’hui accessible au néophyte, nécessitait en effet la prise en compte d’une donnée incontournable : la (ou les) IRQ utilisée(s) par la nouvelle carte, afin de s’assurer qu’elle n’entre pas en conflit avec une autre.Avant l’avènement du Plug and Play, toutes les cartes étaient “programmées” pour utiliser une IRQ donnée, et uniquement celle-là. Il était donc impossible de brancher dans un même PC deux cartes utilisant la même IRQ.Le problème, c’est que le nombre d’IRQ disponibles dans un micro est en effet limité : il y en a 16, et pas une de plus. Cela ne signifie pas pour autant que l’on puisse brancher 16 cartes d’extension dans un micro (un simple coup d’?”il à l’intérieur du boîtier permet d’ailleurs de s’apercevoir qu’il n’y pas autant de connecteurs PCI ou Isa sur la carte mère). La plupart des IRQ sont en effet réservées par le microprocesseur, le chipset et le bios pour leur fonctionnement interne.Du coup, sur un PC courant, comme le montre le tableau, seules quatre IRQ (celles portant les numéros 5, 9, 10 et 11) restent effectivement disponibles pour des cartes d’extension. Si l’on retire celles utilisées par la carte graphique (qu’elle soit au format AGP ou PCI) et la carte son (PCI ou Isa), il n’en reste même plus que deux.

C’est le bios qui distribue les IRQ

Avec le Plug and Play, on a franchi un premier pas : c’est dorénavant le bios qui attribue une IRQ aux cartes d’extension. Mais la limite du nombre d’IRQ disponibles reste, elle, d’actualité. Heureusement, la norme prévoit aussi que plusieurs cartes peuvent partager une IRQ grâce un mécanisme appelé IRQ Steering (en français, “Redirection d’IRQ“).Tout devrait donc bien se passer… Mais ce n’est pas toujours le cas. Car en réalité, certaines cartes, notamment les cartes graphiques, supportent assez mal de partager une IRQ avec d’autres périphériques, surtout si ceux-ci sont très actifs ?” c’est le cas, par exemple, des connecteurs USB et IDE de la carte mère. D’autres cartes, telles les cartes réseau Ethernet, sont beaucoup plus tolérantes.Pour éviter les conflits, il existe pourtant une solution simple : placer les bonnes cartes au bon endroit. En effet, le bios attribue une IRQ aux cartes en fonction du connecteur choisi pour enficher celles-ci sur la carte mère.A chaque connecteur AGP et PCI (et Isa pour les cartes plus anciennes), correspond en effet une IRQ, et plusieurs connecteurs peuvent être reliés à une même IRQ. Il suffit donc de savoir à quelle IRQ est relié un connecteur pour décider quelle carte y brancher. Cette information se trouve généralement dans le manuel de la carte mère ; si vous ne l’avez pas à disposition, vous pouvez sans doute le télécharger sur le site Web du constructeur. Dans tous les cas, suivez bien ces quelques conseils généraux :
Placez la carte graphique le plus près possible du microprocesseur (ce qui se fait naturellement pour les cartes AGP), et ne branchez aucune autre carte dans le connecteur situé immédiatement à côté, car ils partagent généralement leur IRQ (y compris le port AGP et le premier port PCI).
Placez les autres cartes ayant trait à la vidéo (carte de décompression Mpeg, de capture vidéo, tuner TV) près de la carte graphique, mais en laissant un connecteur libre entre elles.
Placez la carte son le plus bas possible dans le micro.
Si vous avez une carte réseau, placez-la juste au-dessus de la carte son.
Placez vos autres cartes une à une juste au-dessus de la carte réseau.Avec une telle organisation, vous éviterez les partages d’IRQ entre périphériques peu coopératifs. Attention, si vous décidez de modifier l’organisation actuelle de vos cartes, Windows les détectera comme des nouveaux périphériques lors du prochain démarrage, et réinstallera les pilotes

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Stephan Schreiber