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Protection du copyright : l’industrie du disque joue le secret

Ayant relevé le défi lancé par la SDMI consistant à craquer son système de protection des ?”uvres numériques, des chercheurs veulent aujourd’hui faire partager le résultat de leurs travaux. Une démarche que, naturellement, la SDMI combat.

Le début de l’histoire remonte à septembre dernier, lorsque la Secure Digital Music Initiative [SDMI, un consortium proche de l’industrie du disque : NDLR] invite les hackers à venir prendre en défaut son système de protection de fichiers musicaux numériques. Un mois plus tard, des hackers, mais aussi des chercheurs, affirment être parvenus à casser les algorithmes de marquage. Parmi eux, une équipe de chercheurs de l’université de Princeton menée par Edward Felten.A l’époque, la SDMI refuse de valider leurs résultats prétextant que la procédure du concours n’a pas été suivie. Peu importe, Edward Felten se déclare plus intéressé par les recherches que par le prix de 10 000 dollars promis par la SDMI. L’affaire aurait pu en rester là. Mais l’équipe de Princeton décide alors d’organiser une série de conférences sur ce sujet à l’université Carnegie Mellon de Pittsburgh.

Les industriels du disque freinent la recherche

La conférence se déroule en ce moment. Elle a pour thème principal la dissimulation d’informations. En effet, d’après Edward Felden, les industriels, sous le prétexte de protéger de manière urgente le contenu numérique, maintiennent secrètes les recherches dans ce domaine. Une attitude que condamne le chercheur qui prône l’échange d’informations. Et dans cette optique, il souhaitait publier les résultats obtenus par son équipe lors du concours de la SDMI.Une position que ne partage évidemment pas cette dernière, qui a immédiatement menacé les chercheurs de ses foudres juridiques. Le centre de recherche de Xerox, qui a également cassé le système SDMI a, lui aussi, prévenu le chercheur qu’il s’exposait à des poursuites sous le motif qu’une des parties de la démonstration lui appartenait.Aujourd’hui, le débat entre industriels et chercheurs reste ouvert. Mais, l’attitude de la SDMI dans cette affaire apparaît pour le moins contradictoire. Après avoir clamé haut et fort que personne n’était parvenu à craquer son système, la SDMI s’évertue à présent à vouloir interdire la publication des résultats. Une réticence qui tendrait à donner raison à ceux qui affirment être parvenus à pénétrer le système.Mais, finalement, pourquoi vouloir désespérément défendre un système dont la faiblesse est désormais prouvée ?

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Isabelle Dumonteil