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Présidentielle : les internautes soumis malgré eux à l’embargo du 20 heures

Les blogueurs français ont renoncé à divulguer les premières tendances du scrutin présidentiel avant l’heure officielle. Les sites étrangers étaient, quant à eux, presque tous inaccessibles.

Internet n’aura pas eu son ‘ grand soir ‘ électoral. Dimanche, les internautes qui espéraient découvrir en ligne les résultats du scrutin présidentiel avant l’heure officielle de 20 heures,
avaient de quoi être déçus. Les blogueurs français n’ont pas tenu leur promesse de dévoiler les premières estimations bien avant l’horaire légal. Quant aux sites Web étrangers, victimes de leur succès, ils étaient presque tous
indisponibles.Il y a une semaine, tout laissait croire que le Net allait changer la donne en matière d’informations électorales. Il y a quelques jours, plusieurs blogueurs
promettaient en effet de dévoiler dès 18 heures les résultats du scrutin, ou du moins des ‘ rumeurs qui circulent dans les
rédactions ‘,
selon les termes de l’animateur de télé et radio, Jean-Marc Morandini. Cela malgré l’interdiction de publier des résultats ou des estimations sortis des urnes avant dimanche,
20 heures.Mercredi 18 avril, la Commission de contrôle de la campagne mettait en garde tout ce petit monde, rappelant dans un communiqué que toute infraction à la loi serait punie d’une amende de 75 000 euros. Un argument
qui a visiblement porté. Au lendemain du premier tour, le rapporteur général de la Commission indiquait à l’AFP que ‘ dans l’ensemble, les sites Internet français ont respecté les
consignes ‘.
Une vingtaine de personnes avaient été chargée par l’organisme de surveiller le Web et de s’assurer du bon respect de la loi. Dès samedi soir, Jean-Marc Morandini annonçait d’ailleurs
qu’il renonçait à violer l’embargo sur le scrutin électoral.La polémique n’est pas pour autant éteinte. Karl Zéro, qui prévoyait de mettre en ligne des résultats partiels du scrutin dès 19 heures, s’étonne des problèmes d’accès sur son blog entre 18 heures et
20 heures, alors même que la capacité de connexion maximale de son site n’aurait pas été atteinte. ‘ On a fait constater le problème par huissier, explique l’animateur. Et on s’interroge
sur la suite à donner à cette affaire. Sans pointer personne du doigt pour le moment. ‘

‘ Trafic extraordinaire ‘

Restait aux internautes impatients la possibilité de consulter les sites de presse francophone à l’étranger, qui ne sont pas soumis aux dispositions du code électoral français. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont
tenté de faire, souvent sans succès.Le site de La libre Belgique est resté inaccessible une bonne partie de la soirée entre 17h30 et 20h00, pour cause de saturation. ‘ Nous avons enregistré une audience cinq fois supérieure à
celle d’un dimanche habituel,
indique Renaud Hermal, rédacteur en chef multimédia du site. De très nombreux internautes n’ont pas pu se connecter. Et c’était pareil chez la plupart de nos confrères belges.
On a sans doute fait plus d’insatisfaits que de satisfaits ‘.
La télévision suisse romande (TSR) a également enregistré un trafic extraordinaire dimanche soir entre 18 heures et 20 heures. ‘ L’accès au site était ralenti, mais les serveurs ont tenu
bon ‘,
raconte Guy Dessaux, responsable de la production multimédia pour TSR. Rien que sur la journée de dimanche, le site a enregistré la moitié de son audience mensuelle. ‘ Cela représente plus
d’un million de visites dans la journée contre 60 000 pour un dimanche habituel ‘,
s’enthousiasme Guy Dessaux. Ce qui ne l’empêche pas de songer d’ores et déjà à la manière de renforcer
son infrastructure pour le second tour, le 6 mai prochain.

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Stéphane Long