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Préparez vos mouchards !

Un sénateur américain a présenté une loi pour lutter contre les logiciels espions, qui, placés à l’insu des internautes par les régies publicitaires, collectent leurs données personnelles.

” Depuis des mois, je suis le débat sur la protection de la vie privée sur Internet. Et je suis frappé par le nombre de fois où notre intimité est bafouée. Le spyware fait partie des exemples les plus alarmants. “ John Edwards est sénateur américain. Il y a six mois, il a proposé une loi contre les logiciels espions, les fameux spywares, exigeant que les éditeurs de logiciels préviennent les utilisateurs que leurs programmes intègrent un spyware et, surtout, qu’ils révèlent quelles informations privées sont collectées.Mais qui sont ces fameux spyware et où les trouve-t-on ? Ce sont de petits logiciels, crées par des régies publicitaires comme Radiate, Conducent ou Web 3000, chargés de recueillir les données personnelles que l’utilisateur tape dans les formulaires affichés lors de l’installation d’un freeware ou d’un shareware. Il s’agit le plus souvent des prénom, nom, adresse électronique, ville, pays ou encore âge. Ensuite, le spyware communique ces informations par Internet à la régie publicitaire.Au départ, le spyware n’a rien de dangereux et n’est pas illégal. En fait, les régies publicitaires proposent aux auteurs ou éditeurs de freewares et sharewares de les rémunérer, en échange de l’affichage de bandeaux publicitaires. On parlait alors d’adware (Advertising Supported Software, c’est-à-dire logiciel rémunéré par la publicité).Là où le bât blesse, c’est lorsque les logiciels espions sont installés à l’insu de l’utilisateur et recueillent des informations personnelles sans son accord.Aujourd’hui, les spywares se dénombrent par centaines : près d’un millier de logiciels les cachent, notamment Real Player, Netscape, Babylon ou GetRight. L’an passé, la firme Mattel, fabricant de la poupée Barbie, était sur la sellette. Des utilisateurs avaient découvert que leur connexion Internet se lançait automatiquement à chaque démarrage de leur ordinateur.En fait, les CD-ROM éducatifs de Mattel contenaient un spyware, qui, en effet, activait la connexion Internet et envoyait à l’éditeur le numéro du produit ainsi que des informations sur les habitudes de l’internaute. Objectif de cette récolte ? Répondre au mieux aux besoins des clients éventuels. Depuis, Mattel a enlevé ce spyware de ses CD-ROM et propose en téléchargement un utilitaire pour l’éliminer.Real, éditeur de Real Player, a reconnu aussi que son logiciel vedette logeait un mouchard. Il envoyait la liste complète de tous les fichiers MP3 stockés sur le disque dur de l’utilisateur !Ad-aware, de Lavasoft, est à ce jour le programme le plus efficace pour détecter et éliminer les mouchards. Espérons qu’un jour, on ne découvre pas que les ” antispywares ” nous espionnent eux-aussi !

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Fabrice Auclert