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Play Store : pourquoi Google renonce à sa commission de 30% sur les abonnements

Comme l’App Store d’Apple, le Play Store de Google est actuellement scruté par plusieurs entités anti-concurrentielles. Pour se démarquer de son rival, Google vient d’annoncer une baisse de sa commission à 15% ou 10%. Est-ce assez ? 

Jeudi soir, l’annonce a fait l’effet d’une bombe. Dans un billet de blog posté sur son site développeurs, Google annonce avoir décidé de faire évoluer son modèle économique après « avoir écouté les développeurs à travers plusieurs industries et régions ». La grande majorité des abonnements seront désormais taxés à 15% (auparavant, Google prélevait 30% la première année et 15% ensuite) tandis que, dans de rares cas, Google compte expérimenter une nouvelle taxe à 10%.

Opération séduction 

Les éléments de langage utilisés par Google ne sont pas anodins. Dans son communiqué, la marque répète plusieurs fois que ce sont les retours des développeurs qui lui ont permis de prendre cette décision, comme s’il n’avait pas conscience du problème que pouvait poser cette commission. Par ailleurs, Google répète plusieurs fois que la grande majorité des développeurs n’ont jamais été taxés puisque 97% des applications sont gratuites, ce qui lui permet de rappeler au monde que le business de son Play Store n’est pas un racket, même s’il fait tout de même des changements. Cette communication est très similaire à celle d’Apple lors du procès Epic qui, lui aussi, reconnaît des maladresses, tout en expliquant avoir seulement voulu protéger son écosystème. Chez Apple, la taxe de 30% sur les abonnements est toujours en vigueur la première année. 

Désormais, dès la première souscription à un abonnement, un développeur ne devra plus verser que 15% de ses revenus à Google si l’utilisateur passe par le Play Store (rappelons que l’on peut installer ses applications ailleurs sur Android). Ce changement sera appliqué dès le 1er janvier 2022 ce qui, d’après Google, lui vaut déjà de premières louanges des développeurs. L’opération reconquête est lancée. 

Toujours dans une démarche de pacifier ses relations avec les développeurs, Google annonce un programme média destiné aux services offrant de la musique ou des e-books sur abonnement. Pour eux, la commission ne sera pas de 15% mais de 10%. Il n’est pas compliqué de deviner que la cible de Google est Spotify qui, très agacé par le Play Store et l’App Store, empêche ses utilisateurs de s’abonner directement sur les magasins de Google et Apple. L’entreprise de Sundar Pichai se dit sans doute qu’avec une commission aussi basse que 10%, Spotify et les autres se laisseront tenter par un retour sur les grandes plates-formes ? Au passage, cela pourrait lui éviter des procès. 

À découvrir aussi en vidéo :

 

Pas touche aux 30% sur les apps et les jeux

À première vue, on pourrait presque penser que Google a enfin trouvé un moyen de réconcilier les magasins d’applications et les grands développeurs. Gare cependant à ne pas se laisser avoir par l’annonce de Google.

En effet, la nouvelle commission de 10-15% ne concerne que les abonnements. Tous les achats in-app, pour retirer la publicité ou acheter des jetons dans un jeu par exemple, resteront taxés à 30%. Il se trouve justement que le procès Apple/Epic Games nous a appris que la grande majorité des revenus de l’App Store venait des jeux mobiles. Autrement dit, la commission de 10-15% ne devrait pas bouleverser les revenus du Play Store et les développeurs qui se sentent le plus frappés par la taxe à 30% continueront de l’être. 

Aussi appréciable que soit cette première étape, il semble évident que Google, comme Apple, devra faire d’autres ajustements pour convaincre les autorités du monde entier de sa bonne foi. En ce qui concerne l’App Store, nous ne serions pas surpris de voir Apple s’aligner sur les 15% sur les abonnements prochainement.  

Source : Google 

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Par : Opera

Nicolas Lellouche