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Pierre-Antoine Grislain, ancien cadre et patron ravi

Cet ex-cadre a laissé tomber le confort d’un grand groupe pour prendre la direction d’une start-up.

” Tout ce que j’ai fait à Total m’a préparé à devenir entrepreneur. “ Le regard pétillant, Pierre-Antoine Grislain, 49 ans, est ravi d’avoir pris la direction de Frontcall, une start-up spécialisée dans la gestion de la relation client. Même si cette situation, qu’il convoite depuis douze ans, entraîne inéluctablement une perte d’avantages.Et Pierre-Antoine Grislain de citer, en vrac, l’absence de ” certitude d’avoir un salaire qui tombe à la fin de chaque mois “, ou encore la perte ” des avantages liés à la carte de visite d’un grand groupe. “ Le titre de président-directeur général d’une petite entreprise ne lui confère assurément pas la même reconnaissance sociale que son ancien poste de directeur en charge des Synergies de fusion chez Total-Fina-Elf.

Un sentiment d’autonomie

Mais il gagne un certain sentiment d’autonomie qui, visiblement, n’a pas d’égal. “Dans un grand groupe, la conscience des responsabilités est plus diluée, surtout si l’entreprise gagne beaucoup d’argent. Dans ce cas, vous faites faire. Dans une petite entreprise, au contraire, vous faites “, résume le patron.L’aventure de Frontcall a com- mencé au printemps 2000, en plein e-krach. Non pas dans un garage, mais dans un café parisien de la porte Maillot. C’est par l’entremise de son épouse, responsable du lobbying des grands comptes chez l’équipementier Nortel Networks, que le nouvel entrepreneur a rencontré ses futurs associés, de jeunes ingénieurs.Pierre-Antoine Grislain a préparé la présentation du business plan à la manière d’un dossier destiné au comité exécutif de Total-Fina-Elf. Puis les événements se sont bousculés. Le projet a séduit Innovacom, le fonds de capital-risque de France Telecom, qui y a investi 10 millions de francs. Frontcall a alors pu reprendre IMS, qui proposait des produits concurrents.Reste à savoir si cet apport de savoir-faire en provenance de l’économie traditionnelle réussira à Frontcall, notamment en cas de fusion ou de rachat.

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Valérie Quélier