Passer au contenu

Petra Friedman (Opodo France) : ‘ L’e-tourisme devient très difficile pour un acteur indépendant ‘

A peine Karavel est-elle entrée dans l’escarcelle d’Opodo que le site d’e-tourisme se prépare à de futures acquisitions.

Opodo s’est installé en France voici trois ans. Présent à ce jour dans quatre pays européens, le site d’e-tourisme est en pleine expansion. Après avoir racheté coup sur coup Quest Travel, en Grande-Bretagne, et Karavel, en France, Opodo
envisage d’autres acquisitions. Petra Friedman, la directrice générale d’Opodo France, revient sur les évolutions qu’a connues Opodo.01net. : Où en est Opodo ?


Petra Friedman : Voilà près de trois ans que nous sommes installés sur le marché français, ce qui est déjà vieux pour un site Internet. Nous nous développons. Notre chiffre d’affaires a augmenté de 70 % en 2004. Nous
prévoyons d’atteindre la rentabilité à la fin de 2006. Depuis le début de l’année, nous avons acquis le tour-opérateur Quest Travel, en Grande-Bretagne, et l’agence Karavel [éditeur de Promovacances, NDLR], en France. Nous
employons 700 salariés, répartis en Allemagne, en Italie, en Angleterre et dans l’Hexagone.En 2004, le GDS [système de réservation électronique de billets] Amadeus est devenu votre actionnaire majoritaire. Concrètement, quel en a été l’impact pour Opodo ?


Nous avons désormais un interlocuteur privilégié qui a une vraie stratégie de commerce électronique. En tant que GDS, Amadeus repense son métier et cherche d’autres voies de développement. Le tourisme en ligne est l’une d’elles. Aussi
notre actionnaire nous donne-t-il les moyens de réaliser nos ambitions. Nous comptons effectuer d’autres acquisitions, tant en France qu’en Europe. Nous devrions également nous implanter dans d’autres pays européens, en profitant des joint-ventures
qu’Amadeus a créés avec des acteurs locaux.Pensez-vous que les acteurs indépendants du tourisme en ligne non adossés à un GDS aient encore un avenir ?


Les enjeux se font au niveau mondial. Nous sommes adossés à Amadeus, Travelocity au GDS Sabre, Orbitz à Cendant… L’e-tourisme devient très difficile pour un acteur indépendant qui ne bénéficie pas d’une force d’investissement. Les
marges sont de plus en plus faibles, d’où la nécessité de réaliser un volume d’affaires de plus en plus important. La croissance externe est un bon moyen d’y arriver. Toutefois, un acteur indépendant peut avoir sa chance sur des produits de
niche.Comment se passe l’intégration de Karavel ?


Nous étions en collaboration commerciale depuis deux ans. Ils développaient pour nous nos offres voyages. Les deux marques continueront à exister, elles sont complémentaires. Promovacances est positionné sur les packages. La marque d’Opodo
reste liée aux vols secs. Il n’y a pas de doublon dans ces deux entreprises, aussi ne ferons-nous pas de restructuration.Travelocity, sous la marque Odysia, a acquis un réseau d’agences physiques pour s’implanter en France. Lastminute a ouvert un point retrait, comme Promovacances. Personnellement, croyez-vous à l’ouverture de magasins physiques
pour les acteurs Internet ?



Pas du tout, je suis à contre-courant de mes confrères. Opodo n’ouvrira pas d’agence physique. Une prestation coûte trois à cinq fois moins cher sur Internet que dans une agence. On évoque la confiance des consommateurs, mais elle n’est
plus un argument aujourd’hui. Internet et l’e-commerce sont en plein essor. Enfin, le volume d’affaires qui peut être généré dans un magasin est négligeable en comparaison de celui drainé par Internet.En ce qui concerne les deux agences ouvertes par Promovacances, elles vont perdurer. Il s’agit d’une expérimentation voulue par le management de Karavel. Nous avons certes acquis la société, mais son management reste en place. Karavel a
une gestion qui lui est propre.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Propos reccueillis par Hélène Puel