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Percée des VPN-IP en France

Un an après les premiers lancements commerciaux, les VPN-IP ont le vent en poupe. A fin 2001, le cabinet de conseil Cesmo (Paris) a pu recenser en France près de 900 clients, principalement des grands comptes ou leurs filiales et des PME multisites.

Ces 900 clients représentent un marché de près de 45 millions d’euros. En tête des fournisseurs, on trouve France Télécom Equant, qui a accaparé 51 % du marché. Il est suivi, mais loin derrière, par Cable & Wireless (12 %), Colt (9 %), Worldcom (7 %), Easynet (4 %), Cegetel (3 %), Maiaah! (3 %), KPNQwest (1 %) et 9 Télécom (1 %). Les 9 % restants se partagent entre Global Crossing, Sprint, Siris, Belgacom, etc. avec moins de dix clients chacun.“Le marché est entré dans une forte période d’acquisition, commente Marie Millet, co-auteur de l’étude. Les consultations s’intensifient. Plus de deux appels d’offres data sur trois sont aujourd’hui des déploiements de VPN-IP.”Partant de là, le cabinet estime que l’offre commerciale se stabilisera d’ici à 2003 et que l’on comptera alors en France 27 % de VPN-IP face à 73 % de VPN sur Frame Relay. Le marché français pourrait ainsi approcher le milliard d’euros à l’horizon 2006.Pour l’heure, cependant, les VPN-IP font preuve d’une grande disparité, aussi bien technologique que tarifaire. Une fois de plus, France Télécom Equant se détache : il maîtrise la plus large palette de technologies, aussi bien de transport (ATM, MPLS, IP natif et Frame Relay) que d’accès (LS, DSL, RTC/RNIS, fibre optique et même GSM). Il ne lui manque finalement que l’accès par boucle locale radio.Outre l’opérateur historique, ils sont sept providers à fournir des VPN sur des réseaux IP gérés par MPLS : 9 Télécom, Belgacom, Cegetel, Global Crossing, LambdaNet, Maiaah! et Worldcom. Un huitième (T-Systems Siris) devrait bientôt les rejoindre.

Huit opérateurs proposent encore des VPN-IP sur Frame Relay

Les autres se contentent généralement de réseaux IP surdimensionnés, complétés par une sécurisation IPSec et/ou une priorisation des flux par DiffServ.En raison de l’historique de leurs infrastructures, huit opérateurs proposent des VPN-IP sur Frame Relay (9 Télécom, Belgacom, Cable & Wireless, Cegetel, Colt, Global Crossing, Siris et Worldcom) et six des VPN-IP sur ATM (Cable & Wireless, Colt, Easynet, Global Crossing, KPNQwest et Worldcom). Kaptech fait bande à part en ne proposant que des VPN-IP sur ATM.Côté prix, la transparence n’est pas encore de mise et les écarts entre opérateurs restent importants. Ces derniers proposent généralement un forfait d’interconnexion global, mais publient rarement leur tarification. Seuls les appels d’offres permettent d’obtenir des informations précises. Mais elles ne suffiront pas à établir de vraies comparaisons : les offres sont trop hétérogènes et souvent taillées sur mesure.Cesmo Consulting observe, enfin, qu’en dépit de certains discours marketing le coût des solutions retenues par les entreprises n’est pas sensiblement inférieur aux anciens VPN sur Frame Relay. “Seule une plus grande maturité des solutions, notamment MPLS, fera apparaître une différence de prix de l’ordre de 30 à 40 %, estime Pascal Brélivet, l’autre co-auteur de l’étude. Mais, compte tenu de la qualité de service évoluée des VPN-IP, les entreprises bénéficient tout de même dès à présent d’un bien meilleur rapport qualité-prix.”

Le commentaire de Georges Mokhbat

Georges Mokhbat, directeur général d’It.cal (groupe Setec), conseil en télécoms et réseaux à Paris-Courbevoie et Lyon, s’étonne de cette absence de différence de prix sensible entre les VPN-IP et les VPN Frame Relay.” La tarification actuelle, lance-t-il, n’est pas corrélée aux coûts réels. Les VPN-IP devraient déjà être beaucoup moins chers, puisqu’ils fonctionnent sur un principe de partage de ressource. “La tarification des services Frame Relay est, en effet, restée très proche de celle des liaisons louées : le prix d’un VPN FR est ainsi fonction surtout du nombre de circuits virtuels permanents, qu’il faut configurer individuellement.Avec les VPN-IP, cette contrainte n’existe plus : les opérateurs gèrent une infrastructure plus flexible, qu’ils peuvent optimiser en termes de coûts, en fonction de leurs clients. De plus, ils n’ont plus à amortir leur backbone de départ, mais seulement les équipements périphériques dédiés aux VPN-IP. Georges Mokhbat déplore, d’autre part, une inadaptation des formules standardisées actuelles aux besoins des grandes entreprises.Une offre VPN-IP devrait ressembler à un service pack, où l’entreprise choisirait les prestations dont elle a besoin. “Aussi, la meilleure solution, estime le directeur général d’It.Cal, est-elle encore de concevoir le réseau soi-même, si possible basé sur des routeurs dédiés, puis d’en confier l’exploitation à l’opérateur.” (www.cesmo.fr) (www.itcal.com) (www.telecom.setec.fr).

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La rédaction