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PeopleSoft s’infiltre partout

Lors du Congrès des utilisateurs européens, qui s’est tenu à Nice le 9 octobre 2001, la firme de Craig Conway a continué de marteler son leitmotiv ” Pas de logiciel sur le poste client ” pour garder l’architecture de son système d’information, ” pur Internet “…

Comment faire fortune en vendant du logiciel ? PeopleSoft, qui réalise plus de 1,55 milliard de dollars de chiffre d’affaires en neuf mois, est l’un des rares éditeurs à progresser en cette période de récession. Il utilise les mêmes armes que Microsoft : faire partie des offres de “presque” toutes les SSII et autres intégrateurs, et convaincre ses clients, via un club d’utilisateurs enthousiastes, d’actualiser régulièrement les versions de leurs programmes (78 % des clients de PeopleSoft l’auraient fait l’an dernier).

Figurer au catalogue des meilleurs vendeurs

Avant de persuader un client d’acheter un logiciel d’entreprise “lourd”, tels une application de CRM (Customer relationship management) ou un ERP (Enterprise resource planning), il vaut mieux figurer au catalogue des meilleurs vendeurs du secteur. Dans cette conquête des intermédiaires, PeopleSoft (dont le patron français, Christophe Letellier, est issu d’IBM, lire p. 66) a franchi un grand cap avec IBM Global services, une référence pour les multinationales. Avec Siebel, leader du CRM (près de 70 % du marché), l’autre concurrent de PeopleSoft, dans le domaine des ERP, est SAP, la référence allemande du progiciel.SAP est bien installé chez les grands constructeurs automobiles, en particulier chez Daimler Chrysler. Cela a permis à la firme de pénétrer le marché américain. D’où l’enthousiasme de Craig Conway, à l’annonce de l’achat de son logiciel de gestion de ressources humaines par Daimler. Le point fort de PeopleSoft est la gestion des ressources humaines, un point d’entrée sur lequel s’articulent aisément la paie et la comptabilité, porte ouverte vers la facturation. Selon l’éditeur, en tirant la ficelle des services, on a rapidement entre les mains le parfait ERP à la mode Internet.

Un objectif un peu vicieux

C’est, d’ailleurs, l’une des recettes utilisées pour le nouvel ESA 8 (Enterprise service automation), destiné en priorité aux sociétés de services et à leurs clients. Son objectif est un peu vicieux : il est censé contrôler les dépenses en sociétés de services, elles-mêmes enclines à multiplier leurs prestations sur des logiciels “presque prêts à l’emploi”. “Faites des économies sur les logiciels en achetant le nôtre”, pourrait dire Craig Conway. “Les dépenses en services sont difficiles à gérer, précise-t-il, car elles combinent la gestion du capital humain, la gestion financière et celle des approvisionnements et achats. La position dominante de PeopleSoft dans les ressources humaines a permis de créer la seule suite intégrée pour l’automatisation et la gestion des dépenses des sociétés de services.”PeopleSoft ESA 8, issu de l’intégration de la technologie de SkillsVillage, racheté en juin dernier, comprend les approvisionnements en services, la gestion des ressources, des contrats, des projets, des frais, des déplacements, le front-office d’affectation du personnel, la gestion de la facturation et des paiements, l’analyse statistique de l’emploi et des dépenses. PeopleSoft revendique Federal Express, Banco Santander, Cap Gemini Ernst & Young, KPMG et Randstad comme clients de ce logiciel.

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Thierry Outrebon