Passer au contenu

Patrick Starck (HP) : ‘ Il faut synchroniser la stratégie d’une entreprise et son informatique ‘

Le PDG de la filiale française revient sur le contrat d’externalisation signé avec Renault. Et les évolutions de la stratégie de HP.

590 millions d’euros sur cinq ans. Le contrat d’infogérance signé par Renault avec CSC, Atos et HP tient du cas d’école. Le premier s’occupera des plates-formes et de l’infrastructure, le second des applications et le troisième du poste
de travail et de ses périphériques. Une signature de taille pour HP, toujours en quête du remplaçant de Carly Fiorina. Explications de Patrick Starck, le PDG de HP France.01net. : Que signifie pour Renault la reprise en main de ses postes de travail par HP ?


Patrick Starck : Si on schématise, dans l’informatique, sur 100 euros ? dépensés, 80 vont à la maintenance et 20 aux nouveaux projets. C’est beaucoup trop. Renault veut que son informatique soit un outil de
création de valeur, ne lui coûtant pas plus cher mais avec plus de services et d’agilité.L’agilité est un concept que vous présentez depuis plusieurs années. Pouvez-vous la mesurer ?


Oui, on est capable de dire s’il faut trois mois ou une semaine pour effectuer un changement. L’idée de l’agilité, c’est de pouvoir synchroniser les évolutions de la stratégie d’une entreprise et de son système d’information, en découplant
infrastructures, applications et process.Et le transfert de personnel ?


D’abord, il n’est pas systématique, pas plus qu’obligatoire, dans le cas de l’externalisation. Il faut convaincre les gens de venir chez nous. Si vous êtes informaticien, vous avez plus de possibilités d’évolution dans un grand groupe
comme HP que dans un service informatique, aussi important soit-il. Nous avons une culture d’entreprise où il fait bon travailler.Dans le même temps, Sanmina-SCI a annoncé la fermeture probable de son usine de l’Isle d’Abeau, rachetée à HP.


Là, il s’agit d’un choix stratégique. Il y a trois ans, HP a fait le choix de ne plus s’occuper de l’assemblage des produits à très fort volume et a cédé ses activités. C’est une question de coûts, nous sommes dans une industrie
extrêmement compétitive.Particulièrement pour les PC ?


Un client professionnel a deux typologies d’achat : l’achat structurant, qui engage le choix de l’entreprise ; l’achat non structurant, de commodité. Les PC sont dans la seconde catégorie. D’ailleurs, nous sommes en plein dans
une réorganisation, où nous allons fusionner les activités PC et imprimantes, qui répondent, l’une et l’autre, à cette logique de commodité. Nous allons en dévoiler les détails en
mai. Généralement, nous essayons de caler nos changements d’organisation avec l’annonce d’un trimestre fiscal.Est-ce que cette réorganisation n’a pas été perturbée par le
départ de Carly Fiorina ?


Non. Le Conseil d’administration avait manifestement une divergence de vue avec Carly Fiorina. Comme il a opté pour une option qui n’était pas la sienne, elle a logiquement décidé de partir. Mais la stratégie, elle, ne change pas,
puisqu’elle est définie par le conseil d’administration.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Propos recueillis par Ludovic Nachury