Qui d’autre que Patrick Semtob aurait pu s’engager ces jours-ci, à 51 ans, dans le développement des ressources humaines du groupe Bull ? Une mission impossible il y a encore quelque mois lorsque notre “IBM national”, dont l’État reste actionnaire à 17,3 %, était menacé de démantèlement. Mais avec l’arrivée fin 2001 du providentiel Pierre Bonelli, l’ancien PDG star du groupe Sema, l’horizon se serait brusquement éclairci.Il est vrai que la cure thérapeutique fut douloureuse puisqu’elle s’est soldée par un plan de restructuration drastique d’environ 2 000 départs et la cession des activités de service Integris Europe à la SSII Steria. L’État lui-même, dans sa grande magnanimité, a accordé à Bull une recapitalisation de la dernière chance de 350 millions d’euros. C’est donc dans ce contexte de challenge ultime que Patrick Semtob a accepté de devenir le nouveau directeur des ressources humaines de Bull.L’homme est un fidèle de Pierre Bonelli. Entre 1998 et 2001, il coiffait les ressources humaines du groupe Sema. Depuis dix mois, il a surtout piloté chez Steria l’intégration managériale des activités de services de Bull. De quoi faire de lui un trait d’union stratégique entre la culture des deux sociétés, qui, dans le cadre de relations de client-fournisseur, ont vocation à partager un destin commun. Autre atout qui fait de Patrick Semtob le DRH au profil idoine : sa profonde connaissance de la culture d’entreprise du Bull historique, fruit d’une expérience de 4 ans à la tête de Bull Europe à la fin des années 1980. Son diagnostic est sans appel : “Des ingénieurs parmi les meilleurs du marché minés par une direction sans autorité”, explique-t-il, sans fard.Pour 2003, le plan de redressement mis en ?”uvre par Pierre Bonelli vise le retour à la profitabilité. “Lobjectif est impératif”, souligne Patrick Semtob. La mobilisation des salariés en sera en tout cas une des conditions critiques.
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