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Pas facile d’être un maillon

Sun Microsystems trouverait-il sa position inconfortable ? Le groupe de Scott McNealy se situe au milieu de la chaîne informatique. Un peu comme un pays sans…

Sun Microsystems trouverait-il sa position inconfortable ? Le groupe de Scott McNealy se situe au milieu de la chaîne informatique. Un peu comme un pays sans débouché maritime, l’entreprise de serveurs dépend non seulement des autres maillons de la chaîne, mais elle doit en plus laisser ses propres clients se faire aborder par EMC, le spécialiste du stockage, lequel stationne en “bord de mer”.Le problème de Sun s’apparente à de la géopolitique : il est enclavé, dépendant et donc vulnérable. Les difficultés du constructeur de serveurs soulignent a contrario l’avantage qui consiste à être global, tel IBM. Lequel compte développer en priorité sur trois ans les sciences de la vie, Linux, l’informatique domestique, la gestion des réseaux, le stockage des données, les serveurs dédiés et les outils internet. Scott McNealy pourrait là aussi se sentir gravement visé. Pour Sun, le désenclavement à tout prix passe par des alliances. D’abord avec Hitachi pour attaquer frontalement EMC sur l’un des marchés les plus sûrs, le stockage. Ensuite avec une trentaine d’entreprises partenaires pour contrer Microsoft, là aussi en bout de chaîne, sur le créneau de l’identification du consommateur en ligne.Dans ce dernier cas, Scott McNealy s’est entouré de marques partenaires, dont la notoriété et la puissance peuvent impressionner. On y trouve Cisco (autre “maillon” dans l’univers des télécoms), mais aussi Ebay, General Motors, NTT Docomo et Vodafone. Incidemment y figure aussi Real Networks, éditeur d’un logiciel multimédia en danger de disparition depuis que Micro- soft installe en force son concurrent Windows Mediaplayer. Suffisamment de monde, au final, pour que le patron de Sun propose d’emblée à Microsoft et à AOL, le numéro 1 de l’accès internet, un pacte d’interopérabilité. Il est sans doute trop tôt pour dire si Sun fait ce qu’il faut. Sa tentative d’extension de compétences sera peut-être saluée dans dix ans comme la bonne initiative stratégique qu’il fallait décider à temps. Ou si, au contraire, les rêves de puissance de l’entreprise l’ont finalement mise à genoux, on lui dira qu’elle aurait mieux fait de se concentrer sur son c?”ur de métier. C’est tout le confort d’un jugement a posteriori.

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Philippe Bonnet