C’est peu dire que l’univers des PABX, tant chez les constructeurs que dans les réseaux de distribution, est en pleine mutation. Après le parcours mouvementé d’Alcatel (cession de son réseau de distribution à l’américain NextiraOne et de son site de production de Brest à Jabil Circuit), c’est au tour de Damovo d’entrer dans la danse. Société issue de la cession du réseau de distribution d’Ericsson au fonds d’investissement Apax Partners, Damovo affiche de grandes ambitions en Europe. “Compte tenu de nos compétences dans le domaine de la voix, des données et de la mobilité, nous sommes dans une position unique”, assure Pearse Flynn, président de Damovo.Pour cet ancien de Newbridge passé ensuite chez Alcatel, l’intégration devient un métier à part entière, qui plus est avec l’irruption du protocole IP dans le domaine de la voix. Parmi les atouts revendiqués par Damovo : les accords de partenariat et de distribution passés avec Ericsson, bien sûr, mais également avec Mitel, Extreme Networks, Cisco Systems ou Genesys. Des accords similaires avec d’autres constructeurs sont envisagés ; de même, Damovo n’exclut pas de procéder à des acquisitions dans l’Hexagone afin de se renforcer dans les données.Il n’empêche : autant Damovo fait bonne figure à l’échelle européenne (1 milliard d’euros de chiffre d’affaires), autant la firme semble à la traîne dans l’Hexagone, où elle n’a réalisé l’an dernier que 8,6 millions d’euros de chiffre d’affaires. Conscient de ses lacunes, Damovo France vise 25 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à trois ans. Outre le créneau, jugé porteur, de la voix sur IP, la société compte également sur l’achat de capacité en gros afin de proposer à ses clients des tarifs attrayants en matière de télécommunications fixes et mobiles.
Un marché qui s’est dégradé
Autre approche, quoique plus intégrée : celle de l’américain Avaya, l’ancienne division PABX de Lucent. À la différence de Damovo, Avaya produit et distribue généralement lui-même ses PABX. Ce qui ne l’empêche pas de se présenter également comme un champion de la “convergence” et de l’environnement IP. Selon lui, le marché de la téléphonie sous IP devrait atteindre 9,7 milliards de dollars en 2004. À l’instar d’Alcatel avec son OmniPCX, Avaya mise sur sa gamme Eclips pour s’imposer sur ce marché.Mais, comme pour ses concurrents, les temps sont difficiles. En témoignent les six premiers mois de l’exercice en cours, où le chiffre d’affaires de l’Américain a reculé de près de 30 %, avec des pertes en augmentation. “Le marché des PABX et du câblage s’est brusquement dégradé”, explique Donald Peterson, le président d’Avaya, qui prévoit une légère reprise au second semestre 2002. Quant au débat récurrent sur l’intérêt de séparer ou non les activités de production et de distribution de PABX, Donald Peterson est sans ambiguïté : “Une offre couplée est beaucoup puissante, compte tenu du poids de l’équipementier en matière de support client, affirme-t-il. Dans la plupart des cas, ceux qui se séparent de leur réseau de distribution, c’est davantage pour résoudre un problème que pour développer leur activité.”
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