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Orange veut convaincre les Français d’acheter des smartphones reconditionnés

L’opérateur va proposer des smartphones reconditionnés en boutique au sein d’un stand dédié où l’on pourra également recycler ou échanger son appareil. Une exposition physique qui pourrait contribuer à changer les habitudes des abonnés.  

L’achat d’un smartphone reconditionné se fait souvent par défaut… et en ligne. Car c’est essentiellement un moyen d’acheter un produit moins cher. Orange va peut-être contribuer à changer l’image de cette pratique. « Acheter du reconditionné, c’est un changement culturel et il faut vaincre les réticences des Français », a reconnu la patronne d’Orange France Fabienne Dulac lors d’une conférence de presse en ligne.

L’opérateur a annoncé ce jour qu’il allait vendre sur son site, mais aussi et surtout en boutique, des smartphones reconditionnés qui seront fournis par ses partenaires Again et Recommerce. Et ça change tout.

Des modèles exposés en boutique

Comme les modèles neufs, les produits seront exposés en vitrine. Ils seront donc vus et manipulés avant leur achat. Un gage de confiance pour ceux qui hésitent à passer le cap. Par ailleurs, 35 points de vérification technique (micro, haut-parleur, caméra, etc..) seront imposés aux partenaires. Il n’existe pas de label ou de protocole communément adopté par les acteurs du reconditionnement. Les points de contrôle peuvent ainsi varier de 20 à 60. Disons que 35, c’est plutôt au-dessus de la moyenne. La batterie sera assurée de se hisser à au moins à 80% de sa capacité initiale, un standard plutôt classique, de même que la livraison d’accessoires neufs. Concernant le sourçage des appareils, Orange souhaite privilégier une provenance d’origine française, contrairement à certaines plate-formes qui se fournissent exclusivement sur le marché américain.

30% de smartphones recyclés d’ici 2025

Le reconditionnement n’est que l’une des trois facettes du programme d’économie circulaire baptisé « re » qui est lancé cette semaine par Orange. Le deuxième volet concerne le recyclage. Les abonnés pourront déposer leur appareils dans le même corner que celui des produits reconditionnés. Ces stands apparaitront dans les boutiques à partir du 19 octobre. Mais là encore, les freins sont extrêmement forts en France. Aujourd’hui, Orange ne réussit à collecter que 15% des mobiles vendus. « Nous ambitionnons de passer à 30% en cinq ans et 90% pour les box », a précisé Fabienne Dulac. Ce ne sera pas chose facile. L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) estime ainsi que 30 millions d’appareils oubliés dormiraient dans nos tiroirs.

« Les Français ont peur des données qu’ils laissent sur leur téléphone. C’est un gros sujet d’inquiétude qui les pousse à le garder même quand ils ne s’en servent plus. Ils le conservent aussi au cas où surviendrait une panne sur un autre appareil », explique Gaëlle Le Vu, directrice de la communication et de la RSE d’Orange France. « Parce qu’ils l’ont acheté, ils estiment que leur smartphone a de la valeur et ont du mal à s’en séparer. Enfin, il y a peut-être un peu de paresse à faire le geste de le recycler », ajoute-t-elle.

Des mobiles repris en boutique

Le troisième « re » du programme correspond à la reprise. Il est possible d’échanger son téléphone en boutique contre une remise immédiate ou un bon d’achat. Deux euros sont versés à Emmaüs pour chaque reprise. La transaction se fera au même endroit dédié.

On regrettera tout de même qu’Orange n’ait pas l’intention de mettre fin à la pratique du smartphone subventionné, qui incite les clients à changer régulièrement leur smartphone. Mais l’opérateur n’y voit pas de contradiction et souligne que les Français ont tendance à garder plus longtemps leur appareil depuis deux ans. « Le renouvèlement a été repoussé de quatre mois », souligne Fabienne Dulac.

En plus de ce programme, une nouvelle fonctionnalité verra le jour avant la fin de l’année sur l’application Orange et moi pour mesurer l’impact environnemental de ses usages réseau. Ce qui n’empêche pas Orange de continuer à travailler avec l’Ademe à un projet similaire qui devrait aboutir d’ici 2022. L’opérateur planche enfin sur un système analogue au Nutri-Score pour évaluer les produits et services proposés.

L’objectif d’Orange reste toujours de réduire son empreinte carbone de 30% et d’utiliser 50% d’énergies renouvelables d’ici 2025.

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Amélie CHARNAY