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On a roulé en Nissan Leaf autonome dans les rues de Londres

L’alliance Renault-Nissan travaille activement sur la conduite automatisée. En parallèle des tests menés au Japon et aux USA, Nissan démarre ses essais dans les rues de Londres. Nous avons pu monter à bord de l’un des prototypes.  

Pour que la voiture autonome devienne LE moyen de transport d’une fiabilité et d’une sécurité telle que les constructeurs pourront tenir leur promesse d’atteindre le niveau 0 de mortatilé sur les routes à horizon 2020, elle doit encore beaucoup apprendre. Et c’est avec cette intention d’améliorer son logiciel et donc l’intelligence de sa voiture autonome que Nissan étend le périmètre géographique de ses tests.

Après le Japon et les États-Unis (Silicon Valley), où Nissan réalise des essais respectivement depuis octobre 2015 et janvier 2016, le constructeur renforce désormais sa présence en Europe. En effet, rappelons que Renault, l’autre marque de l’Alliance, mène elle aussi ses tests en France. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de monter à bord de la Renault Espace autonome

Une expérience sur routes ouvertes que nous avons renouvelée cette fois-ci en Angleterre, à bord d’une Nissan Leaf bardée de capteurs. En l’occurrence, pour que notre véhicule soit capable de rouler dans la circulation et atteindre une telle autonomie Nissan lui a installé cinq radars, quatre Lidars (scanner laser), des senseurs et pas moins de douze caméras. De quoi lui assurer une vision précise de la route, comme nous avons pu le constater lors de notre test.

Au bout de quelques centaines de mètres, nous sommes même agréablement surpris par son comportement très « naturel ». On s’explique: à l’approche d’un rond-point, la Leaf ralentit pour laisser passer un véhicule arrivant à droite (rappelons que nous sommes dans la banlieue de Londres), mais lui emboîte très rapidement le pas et s’engage.

Autre situation, lorsqu’elle détecte un piéton qui s’engage sur la chaussée, la Leaf s’arrête pour le laisser passer, mais redémarre finalement assez rapidement. Chez d’autres constructeurs, les démos de véhicules autonomes appliquaient de plus longs temps de latence. Chez Ford, par exemple, lors de l’essai de la Fusion Hybrid autonome, on nous expliquait que les véhicules autonomes sont configurés pour attendre que le piéton ait rejoint le trottoir d’en face… ce qui donne parfois lieu à de longues attentes. 
Quoi qu’il en soit, dans le cadre de la démo réalisée par Nissan, si nous n’avions pas les yeux tournés vers l’ingénieur installé derrière le volant, nous penserions que c’est lui qui est à la manœuvre.

Des voitures encore en phase d’apprentissage

Et c’est quelques kilomètres plus loin que nous prendrons la mesure de l’intérêt d’avoir un conducteur derrière le volant, tout du moins pendant ses phases de tests.
Alors que notre Leaf évolue depuis plusieurs kilomètres sur voie rapide et en ville sans faire la moindre erreur, une drôle de situation a obligé l’ingénieur de Nissan à prendre temporairement la main. L’évènement s’est déroulé en ville. A l’approche d’une intersection, un véhicule est arrêté sur la droite (soit sur notre voie). La Leaf l’a vue, elle ralentit. Au même moment, ce même véhicule entame une marche arrière pour s’engager dans une rue perpendiculaire à gauche. Elle sort partiellement du champ de vision de la Leaf, celle-ci ré-accélère légèrement. Sauf que l’autre véhicule stoppe sa manœuvre brutalement, laissant dépasser un bout de son capot sur notre voie. Très rapidement, l’ingénieur de chez Nissan reprend la main pour mettre un coup de volant afin d’éviter ce qui aurait pu être un accident.

Si nous y écrivons au conditionnel, c’est que nous imagions aussi que sans l’intervention de la personne de Nissan, il est possible que la Leaf aurait freiné brusquement pour éviter la collision. En effet, sur l’écran de contrôle présent en face de nous, on remarque que la Leaf avait bien vu l’obstacle. L’ingénieur de Nissan aura préféré ne prendre aucun risque et nous précisera dans la discussion « qu’il s’agissait d’une situation difficile ». 

Le reste de notre parcours s’est terminé sans encombre, tant dans la régulation de vitesse, le respect des priorités ou encore la précision des trajectoires. Avec l’ouverture de son centre de recherche à Londres et la multiplication des essais sur route (par ailleurs menés au Japon, aux USA et France), l’alliance Renault Nissan pourrait rapidement acquérir une belle expérience en matière de conduite autonome.

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