01net. : Le groupe vient d’annoncer ses résultats financiers (5,3 milliards d’euros, en hausse de 16 %). Comment expliquez-vous les performances mitigées de Tele2 en France ?
Olivier Anstett : Nous ne communiquons pas de résultats détaillés par pays, mais il est vrai que nos performances en France ont été un peu moins bonnes en 2005 par rapport aux années précédentes. Cela est lié au
développement de nouveaux métiers : le lancement de notre nouvelle marque mobile a nécessité des investissements. En ce qui concerne la téléphonie fixe, la concurrence est toujours aussi féroce. Les prix sont à la baisse. Et, par conséquent,
les revenus qui en sont issus aussi.L’année dernière, Tele2 est devenu MVNO. Combien avez-vous de clients ?
Nous avions 110 000 clients actifs à la fin de l’année. Depuis, la croissance continue. Nous apprenons et nous nous adaptons au marché. Nous faisons évoluer notre produit.
Nous avons ainsi lancé une offre prépayée en janvier. A l’inverse des autres MVNO, nous ne ciblons pas uniquement les jeunes qui écoutent des MP3 et regardent de la vidéo sur leur mobile, mais tous ceux qui veulent un service de
téléphonie financièrement compétitif, que ce soit avec ou sans engagement.Il y a quelques années, les opérateurs mobiles ont tenté de faire évoluer leurs clients prépayés vers les forfaits. Aujourd’hui, ils communiquent sur l’offre bloquée. Revient-on au prépayé ?
Je ne suis pas certain que l’on revienne au prépayé. Jusqu’à aujourd’hui, le coût de communication à la minute était beaucoup plus cher en prépayé qu’en forfait, c’est pourquoi les consommateurs se sont massivement tournés vers
l’abonnement. La France est un marché particulier, où tous les opérateurs ont lancé des forfaits. Si bien que les Français y sont plus habitués que dans n’importe quel pays d’Europe. Les opérateurs qui arrivent sur le marché hexagonal doivent
adapter leur offre.Tele2 a du retard sur son calendrier. Le
triple play
était attendu pour le premier trimestre de l’année. Où en êtes vous ?
Nous sommes effectivement en retard par rapport aux dates que nous avions annoncées à cause d’un problème de développement informatique. Toutefois, le lancement de l’offre triple play devrait intervenir avant l’été.
Une centaine de bêta-testeurs essaient ces nouveaux services, certains depuis le mois de septembre. Tout est au point, mais avant de commercialiser l’offre en masse, nous devons nous assurer que nos systèmes tiendront la charge. Le
lancement du triple play interviendra simultanément avec celui de notre offre de dégroupage total.Tele2 s’est fait connaître sur le bas débit. Combien avez-vous d’abonnés sur ligne RTC ?
Nous avons peu de clients bas débit. Pour nous il ne s’agit pas d’un axe de développement, mais bien d’un service que nous proposons à nos clients. Certains peuvent trouver avantageux d’avoir un accès bas débit pour leurs déplacements ou
dans leur résidence secondaire. Ce service est toujours utile, ne serait-ce pour ceux qui attendent toujours d’être éligibles à l’ADSL.Comment le marché de l’ADSL va-t-il évoluer ?
Le vrai enjeu de l’ADSL reste le dégroupage total et la fin de l’abonnement obligatoire à France Telecom. Il y aura bien quelques avancées technologiques comme la convergence entre mobile et haut-débit ou l’arrivée du Mpeg-4, mais pour
l’utilisateur final cela ne changera pas grand-chose. Par exemple, il peut déjà avoir une très bonne qualité d’images en Mpeg-2.
Les consommateurs ne demandent pas forcement plus de technologies. Mais, ils veulent des technologies simples à utiliser. Dans ce sens pas mal de chemin reste encore à parcourir. Pour tout ce qui est installation par exemple. Quant au
tarif, l’essentiel a été fait. Pour avoir des offres encore plus attractives financièrement, il faudrait que les prix de gros de France Télécom soient modifiés.
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