Passer au contenu

NTL : dernier tour de vis avant la faillite ?

Endetté à hauteur de 12 milliards de dollars, le câblo-opérateur anglais instaure un nouveau plan d’économie. NTL supprime à nouveau 2 000 postes, gèle les salaires et réduit son développement. France Télécom détient 25 % du capital.

L’anglais NTL verra-t-il le bout du tunnel ? Avec une dette de 12 milliards de dollars (13,5 milliards d’euros), le câblo-opérateur se doit de dégager une bénéfice net pour réduire son endettement. C’est loin d’être le cas, puisqu’au troisième trimestre NTL a enregistré une perte nette de 1,1 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros).Conséquence, l’endettement continue de progresser et les charges liées à la dette s’envolent. Au troisième trimestre, NTL a dû immobiliser 355,7 millions de dollars (400 millions d’euros) au titre de la charge de la dette, soit 27 % de plus sur la même période par rapport à l’année dernière. De son côté, le chiffre d’affaires n’a augmenté que d’environ 12 % sur un an, à 928 millions de dollars (1,044 milliard d’euros).La crainte d’une banqueroute financière de NTL est désormais plausible. En effet, la société ne disposait plus que de 1,9 milliard de dollars (2,1 milliards d’euros) en banque au 30 septembre. En théorie, le câblo-opérateur britannique devrait consommer l’ensemble de ses liquidités d’ici à deux trimestres s’il ne prend pas des mesures supplémentaires d’économies.

L’action a perdu 97,7 %

Sans surprise ou presque, NTL a décidé lundi de réduire à 15 000 le nombre de ses employés, alors qu’elle employait encore près de 22 000 personnes à la fin décembre 2000. L’entreprise avait toutefois déjà supprimé 5 000 emplois à la fin juillet. Ce second plan social ne porte donc que sur 2 000 postes, et ne concernera a priori que le Royaume-Uni.NTL a également décrété un gel des salaires parmi les personnels d’encadrement. Enfin, la société va réduire le nombre de sous-traitants, et revoir certains projets de développement à l’exception du haut débit.Cependant, les investisseurs n’ont pas apprécié le train de mesures décidé par NTL. A New York, le cours de l’action touchait son plus bas historique, à 0,94 dollar, au NYSE, en cours de séance mardi. Cette baisse de 5,1 %, par rapport à la clôture de la veille, porte à 97,7 % la chute du cour de l’action NTL sur son plus haut de l’année écoulée.Les analystes estiment que la dette de NTL est telle que des mesures d’économies ne suffiront pas à rétablir financièrement la société. En outre, la baisse de la qualité de services pousse à la hausse les demandes de désabonnements. Le taux de résiliation atteint désormais 20 % en rythme annuel au troisième trimestre.

Un développement mal maîtrisé

C’est toute la stratégie de croissance externe ?” avec pour corollaire son endettement ?” menée par l’entreprise britannique au cours des dernières années qui est désormais remise en causse. NTL a réussi le tour de force d’être présente au Royaume-Uni, en Irlande, en Allemagne, en France, en Suède et en Suisse, ce qui représente 8,5 millions de clients pour 20,3 millions de foyers raccordés au réseau.Les difficultés de NTL pourraient avoir des répercussions sur France Télécom, qui est le premier actionnaire de la société avec 25 % du capital.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gérald Bouchez