Allez, on va se raconter nos vacances, histoire de s’éviter un gros spleen de rentrée. Moi, par exemple, j’étais en Turquie, un pays qui n’est pas ?” encore ?” dans la zone euro. N’empêche que la meilleure monnaie, là-bas, celle que tout le monde possède, échange, achète et vend, c’est l’euro. Fini le mark, le dollar et le franc (ce dernier n’a jamais eu bonne cote). Quant à la livre turque, elle continue sa descente aux enfers : au début de mes vacances, 10 millions de livres turques valaient 7 euros ; quinze jours après, 6 euros ! Parfois, je réglais dans la monnaie locale, et ça me faisait une drôle d’impression : ce petit repas à quatre, raki compris, 50 millions s’il vous plaît ! Le jour, proche paraît-il, où ils vont dévaluer, les Turcs, croyez-moi, ils ne vont pas y aller mollo, faudra diviser au moins par 1 million. Tout ça pour vous dire que ce pays est plein de gens serviables, prêts à acheter et vendre tout ce qui existe (y compris de vraies fausses grandes marques), et à créer tout ce qui n’existe pas, avec le sourire en prime. À part ça, les magasins restent ouverts tard dans la nuit, les cafés internet fleurissent, il y a encore du poisson frais au menu dans les restaurants des bords de mer, les prix indiqués sont respectés et les pourboires quasi-inconnus. Quittant l’aéroport flamboyant d’Istanbul, je débarque dans la saleté bondée d’Orly-Sud où je fais la queue pendant des heures à la police des frontières car, avec les 35 heures et les congés, il n’y a qu’un seul fonctionnaire de disponible ce jour-là. Je prends ensuite un taxi qui me fait la gueule car on a trop de bagages et qui me gratine d’un tarif de luxe car j’habite en banlieue. Alors, là, je me dis : cest quoi déjà la différence entre un pays soi-disant développé et un autre ?
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