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Nokia veut toujours croire à l’UMTS

L’équipementier finlandais est désormais prêt à livrer des équipements réseau UMTS commerciaux et a dévoilé son premier téléphone bimode GSM/UMTS. Mais les problèmes techniques ont empêché son client Sonera d’ouvrir son réseau.

Le rendez-vous avait été fixé de longue date. Jeudi 26 septembre 2002, les finlandais Nokia et Sonera devaient fêter l’ouverture commerciale du premier réseau de téléphonie mobile à haut débit (UMTS).Mais l’événement tant attendu ne s’est pas déroulé comme prévu. L’opérateur télécoms Sonera a jugé que son état de préparation était insuffisant pour ouvrir son réseau UMTS. A cela deux raisons : son réseau n’est pas techniquement prêt et il n’existe pas suffisamment de terminaux UMTS sur le marché.L’opérateur autrichien Mobilkom Austria, associé à Nortel, a utilisé mercredi dernier les mêmes arguments pour justifier une ouverture uniquement technique (et non commerciale) de son réseau couvrant 25 % de la population.Sonera s’est donc contenté de présenter des ” services 3G ” (3G étant utilisé pour désigner habituellement l’UMTS, la troisième génération de téléphonie mobile) qui fonctionnent… sur la 2,5G, c’est-à-dire sur son réseau GPRS (version plus rapide du GSM, NDLR).Et chez Sonera, comme chez Nokia, le discours a déjà été rodé : “Ces services sont multimédias. Nous les lançons sur le GPRS et lorsque la demande sera importante, il faudra passer à l’UMTS pour des questions de débit.” Une façon comme une autre d’avouer que, la demande étant très faible pour l’instant, les réseaux GPRS suffisent amplement pour les besoins des utilisateurs.Mais le développement de l’UMTS devient de plus en plus indispensable pour Nokia. Tout d’abord pour sa division Réseaux qui produit les équipements télécoms mis en place par les opérateurs. Le chiffre d’affaires de cette division a chuté de 25 % au trimestre dernier, suite à un ralentissement des ventes de ses matériels GSM, mais aussi suite au retard de l’UMTS qui devait compenser le tassement des technologies GSM.” Au deuxième trimestre 2002, nous avions 686 millions d’euros de work-in-progress, c’est-à-dire de chiffre d’affaires que nous ne comptabiliserons dans nos comptes que lorsque les équipements que nous avons livrés pourront passer en version pré-commerciale “, a expliqué Jarmo Leivo, directeur marketing de Nokia réseaux mobiles UMTS. Nokia espère que ces 686 millions d’euros rentreront dans son chiffre d’affaires au cours des troisième et quatrième trimestres 2002.Jarmo Leivo ne nie pas les problèmes techniques liés aux différentes versions du protocole WCDMA, qui permet aux différents composants du réseau de communiquer entre eux. Jusqu’à juin 2001, ce protocole a subi de très nombreuses modifications rendant quasi impossible l’ouverture d’un réseau commercial.” Le but n’était pas d’être le premier à prendre un faux départ, poursuit Jarmo Leivo. Aujourd’hui, nous avons livré la première version commerciale de notre logiciel, ce qui marque une étape déterminante pour l’ouverture des services. “Nokia indique avoir installé des “milliers de relais UMTS en Europe” et, concernant la France, estime compter sur “des centaines à la fin de l’année 2002 “. Car l’équipementier a été retenu à la fois par Orange et par SFR, pour lesquels il effectue des tests actuellement à Paris.Deuxième enjeu pour Nokia : la fabrication de téléphones mobiles. Pour la première fois dans l’histoire du téléphone mobile, le marché s’est tassé cette année (le premier trimestre 2002 était en recul de 3,8 % par rapport au premier trimestre 2001, selon le Gartner Group). Il est donc indispensable pour le finlandais de trouver un relais de croissance susceptible de relancer le marché.Les téléphones UMTS proposant de nouveaux services devaient faire partie de cette stratégie de relance. Nokia a d’ailleurs présenté son premier téléphone UMTS. Le 6650 est le premier modèle capable de recevoir des appels à la fois sur le réseau GSM traditionnel et sur le réseau UMTS. En outre, comme son grand-frère, le 7650, il est équipé d’une caméra. Ce qui permettra aux possesseurs de ce joli jouet, dont le prix n’a pas été communiqué, de réaliser des petits films de 20 secondes maximum, en 4 096 couleurs.Nokia prévoit d’expédier les premiers exemplaires du 6650 pendant la première moitié de l’année 2003. L’équipementier n’a communiqué aucune prévision de vente, mais les analystes estiment qu’il faudra attendre jusqu’à 2004 pour que les téléphones UMTS représentent plus de 10 % des ventes de Nokia. Ce dernier se contente d’indiquer que ses prévisions prévoient “85 % dabonnés haut débit en 2005-2006 “.

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Alain Steinmann