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Nokia ne réanime pas les télécoms

La Bourse de Paris n’a pas connu l’euphorie des lendemains de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine. Au contraire, les espoirs engendrés par Nokia ont été dissipés sous l’effet conjugué des prises de bénéfices et du non-interventionnisme de la Banque centrale européenne (BCE).

L’indice CAC 40 recule de 0,91 % à 4 510 points. Le Nouveau Marché abandonne 1,41 % à 1 151 points.La Réserve fédérale américaine (FED) a, pour la onzième fois consécutive cette année, baissé ses taux directeurs. Les FED Funds (le loyer de l’argent) s’inscrivent désormais à 1,75 %, c’est-à-dire à leur niveau de… juillet 1961. Hier soir, l’impact de cet énième coup de pouce à l’économie américaine n’a pas eu l’effet d’un électrochoc sur les marchés financiers d’outre-Atlantique. Il a suffi d’un profit warning (émanant du groupe pharmaceutique Merck) pour renvoyer le Dow Jones en territoire négatif (-0,33 %) et rabattre le Nasdaq vers les 2 000 points (avec un léger +0,49 %).Ce matin, les places boursières européennes s’orientaient à la hausse lorsque Wim Duisenberg, le président de la Banque centrale européenne, déclara : ” La BCE ne peut opérer de réglages fins sur l’économie européenne. ” Cette phrase, replacée dans un contexte dépeignant une économie américaine moins noire que celle présentée par la FED, est des plus inquiétantes. Primo, Wim Duisenberg n’est pas en phase avec Alan Greenspan (mais ce n’est guère nouveau) et, secundo, il sous-entend que le rôle de la BCE consiste à lisser l’évolution de l’économie sur le long terme. Reste que, pour l’heure, l’absence d’une nouvelle perfusion pourrait aggraver l’état de santé du malade.Au Palais Brongniart, les valeurs télécoms ont chuté aujourd’hui sous la pression des prises de bénéfices. L’effet Nokia n’aura duré qu’une journée. Le groupe finlandais perd 1,39 % à 28,34 euros. Dans son sillage, le français Sagem, qui n’avait pratiquement rien gagné hier, se replie nettement de 6,06 % à 67,45 euros. L’équipementier Alcatel, malgré ses contrats asiatiques, ne parvient pas à rester à flots et recule de 3,87 % à 21,11 euros. Enfin, Ericsson abandonne 3,69 % à 6,52 euros.Annoncé comme valeur du jour, le titre Cap Gemini Ersnt & Young est resté stable (-0,80 % à 80,50 euros). Les investisseurs ont préféré s’abstenir de toute anticipation en attendant la tenue d’une conférence téléphonique avec des analystes sur le thème : “Perspectives et plan de restructuration. ” A 18 heures, le couperet tombe : 1900 suppressions de postes supplémentaires (elles viennent s’ajouter aux 3 500 déjà prévues).Le chiffre d’affaires devrait, quant à lui, avoisiner les 8,4 milliards d’euros et la marge opérationnelle s’établir à 5 %. Enfin, les perspectives 2002 restent toujours aussi floues, excepté que la direction du groupe de conseil et de services informatiques prévoit un premier semestre 2002 difficile. Ces déclarations vont à l’encontre de lanalyse des experts de Goldman Sachs qui annonçaient récemment une reprise de ce secteur et avaient placé Cap Gemini dans leur liste de valeurs recommandées.

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Augustin Garcia