Nicolas Prouteau (Claranet) : ' Neuf-Cegetel risque d'étouffer le marché de la revente. '

Le directeur général de Claranet France réagit au rapprochement neuf-Cegetel et évoque les perspectives de développement de sa société (*).
01 Réseaux : Comment réagissez-vous à la fusion Cegetel?"Neuf telecom ?
Nicolas Prouteau : C'est un événement normal dans le contexte actuel de concurrence forte. Les deux parties souhaitent mutualiser leurs investissements techniques et publicitaires. On ne peut pas aller contre cette fusion. Elle nous tracasse néanmoins. Auparavant, il y avait trois offreurs de xDSL national en gros. Maintenant, il n'y en a plus que deux, Free ayant pris le parti de ne pas ouvrir ses DSLam. Inévitablement, ils risquent d'étouffer le marché de la revente. Ils pourront avoir en direct des tarifs inférieurs à ceux qu'ils nous proposent. C'est d'ailleurs déjà le cas. L'ART et le Conseil de la concurrence devront y veiller. Il faudrait un troisième acteur, comme dans les mobiles. Ou alors, une régulation : soit obliger l'opérateur historique à baisser ses tarifs, soit définir les conditions d'accès au marché des IVNO (Internet virtual network operators), comme pour les MVNO (Mobile virtual network operators).Quel espace vous reste?"t?"il ?
Nous nous positionnons définitivement, non pas comme un FAI, mais comme un ISP européen, un fournisseur de services Internet à valeur ajoutée pour les entreprises. Nous voulons rester indépendants. Nous n'avons pas de réseau en propre pour le raccordement de nos clients. Nos investissements sont donc moindres. Neuf telecom et France Télécom nous fournissent les accès et la collecte ; Completel et Interoute, la fibre noire, les backbones, les anneaux métropolitains, l'émulation de lignes louées, etc. Au départ, nous étions plutôt axés sur les PME. Mais l'acquisition de Via Net.works et surtout de PSINet devrait nous apporter une clientèle de multinationales et de grands comptes. Nous doublerons notre chiffre d'affaires pour atteindre 160 millions d'euros, avec une présence non plus seulement en France, au Royaume?"Uni, en Allemagne et en Espagne, mais également au Benelux, en Suisse, au Portugal et en Italie.L'innovation est?"elle importante dans votre stratégie ?
Notre apport est la valeur ajoutée à prix compétitifs. Nous sommes une sorte de société d'ingénierie de l'Internet. Nous apportons l'expertise, le conseil, la disponibilité, la réactivité, l'accompagnement, etc. Nous concevons des solutions. Nous pouvons faire des VPN internationaux avec l'administration des routeurs et le couplage accès?"hébergement à Paris, Londres ou Berlin. Les entreprises ont de moins en moins les moyens d'avoir l'expertise en interne. Il leur faut pouvoir s'appuyer sur des expertises mutualisées. La vraie difficulté est rarement technique. À l'international, il faut s'organiser en mode projet, en amont comme à l'aval. Il faut s'adapter aux différences d'offres d'un pays à l'autre. Nous avons l'expérience opérationnelle nécessaire.Et qu'en est?"il de vos projets à moyen terme ?
La voix sur IP n'a pas encore été notre priorité. Nos clients sont partagés : les uns accepteraient une voix dégradée à travers le même accès, les autres refusent toute solution bricolée. Nous hésitons encore entre une solution de voix sur IP groupe et des solutions locales, en partenariat avec un opérateur ou des intégrateurs spécialisés.En hébergement, nous avons encore tous les types de clients, mutualisés et dédiés. Mais la tendance est de nous rapprocher toujours plus du c?"ur de l'application du client.(*) Interview publiée dans le numéro 152 (juillet-août) du magazine 01 Réseaux.
Nicolas Prouteau : C'est un événement normal dans le contexte actuel de concurrence forte. Les deux parties souhaitent mutualiser leurs investissements techniques et publicitaires. On ne peut pas aller contre cette fusion. Elle nous tracasse néanmoins. Auparavant, il y avait trois offreurs de xDSL national en gros. Maintenant, il n'y en a plus que deux, Free ayant pris le parti de ne pas ouvrir ses DSLam. Inévitablement, ils risquent d'étouffer le marché de la revente. Ils pourront avoir en direct des tarifs inférieurs à ceux qu'ils nous proposent. C'est d'ailleurs déjà le cas. L'ART et le Conseil de la concurrence devront y veiller. Il faudrait un troisième acteur, comme dans les mobiles. Ou alors, une régulation : soit obliger l'opérateur historique à baisser ses tarifs, soit définir les conditions d'accès au marché des IVNO (Internet virtual network operators), comme pour les MVNO (Mobile virtual network operators).Quel espace vous reste?"t?"il ?
Nous nous positionnons définitivement, non pas comme un FAI, mais comme un ISP européen, un fournisseur de services Internet à valeur ajoutée pour les entreprises. Nous voulons rester indépendants. Nous n'avons pas de réseau en propre pour le raccordement de nos clients. Nos investissements sont donc moindres. Neuf telecom et France Télécom nous fournissent les accès et la collecte ; Completel et Interoute, la fibre noire, les backbones, les anneaux métropolitains, l'émulation de lignes louées, etc. Au départ, nous étions plutôt axés sur les PME. Mais l'acquisition de Via Net.works et surtout de PSINet devrait nous apporter une clientèle de multinationales et de grands comptes. Nous doublerons notre chiffre d'affaires pour atteindre 160 millions d'euros, avec une présence non plus seulement en France, au Royaume?"Uni, en Allemagne et en Espagne, mais également au Benelux, en Suisse, au Portugal et en Italie.L'innovation est?"elle importante dans votre stratégie ?
Notre apport est la valeur ajoutée à prix compétitifs. Nous sommes une sorte de société d'ingénierie de l'Internet. Nous apportons l'expertise, le conseil, la disponibilité, la réactivité, l'accompagnement, etc. Nous concevons des solutions. Nous pouvons faire des VPN internationaux avec l'administration des routeurs et le couplage accès?"hébergement à Paris, Londres ou Berlin. Les entreprises ont de moins en moins les moyens d'avoir l'expertise en interne. Il leur faut pouvoir s'appuyer sur des expertises mutualisées. La vraie difficulté est rarement technique. À l'international, il faut s'organiser en mode projet, en amont comme à l'aval. Il faut s'adapter aux différences d'offres d'un pays à l'autre. Nous avons l'expérience opérationnelle nécessaire.Et qu'en est?"il de vos projets à moyen terme ?
La voix sur IP n'a pas encore été notre priorité. Nos clients sont partagés : les uns accepteraient une voix dégradée à travers le même accès, les autres refusent toute solution bricolée. Nous hésitons encore entre une solution de voix sur IP groupe et des solutions locales, en partenariat avec un opérateur ou des intégrateurs spécialisés.En hébergement, nous avons encore tous les types de clients, mutualisés et dédiés. Mais la tendance est de nous rapprocher toujours plus du c?"ur de l'application du client.(*) Interview publiée dans le numéro 152 (juillet-août) du magazine 01 Réseaux.
2 opinions
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Stephane_
Je ne sais pas si c'est à cause des vacances mais en ce moment, ce terme appliqué à Claranet France me fait "rire"...
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Chame_
Cegetel ,Veolia ,Generale des eaux,on ne sort pas du carré des grands amis de l'etat ,grands soutiens de nos politiciens .Quand la SNCF privatise ,c'est pour recompenser la filiale transports du groupe ex generale des eaux ,Via-CFTA ,quand on privatise le telephone c'est pour recompenser une filiale de Vivendi,ex generale des eaux et dont la SNCF est ...actionnaire à 35%! Croire encore à la concurrence en France doit relever du grand ecart.
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