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Network Associates accuse un sérieux coup de fatigue

Les soucis s’accumulent pour Network Associates (NAI) : chiffre d’affaires et bénéfices en berne, et départ des principaux dirigeants. S’agit-il d’ennuis propres à l’éditeur américain ou est-ce le reflet d’une crise dans les métiers liés à la sécurité ?

C’est un fait, les résultats consolidés de NAI sont en baisse depuis 1999. William Larson, l’ex-p.-d.g. de Networks Associates, précisait cependant le 26 décembre dernier : “Ce résultat n’a rien à voir avec la qualité de nos produits. Il est à mettre sur le compte de deux facteurs distincts. D’une part, les incertitudes économiques de ces derniers mois, qui ont retardé la prise de décision chez nos clients. D’autre part, les difficultés financières persistantes des distributeurs. Cela nous a conduits, dans nos résultats, à considérer comme chiffre d’affaires celui réalisé par les commandes passées par les distributeurs, plutôt que celui réalisé par leurs ventes. Nous allons changer ce mode de calcul au premier trimestre 2001, et amener le temps d’inventaire du distributeur à une semaine au lieu de sept.”En septembre 2000, une étude IDC révèle que les parts de marché de l’éditeur ont chuté de cinq points de 1998 à 1999, soit une baisse de 11 %. En 1998, elles s’élevaient, sur le marché de l’antivirus (tous segments confondus), à 44 %, contre 39 % l’année suivante.Au niveau mondial, NAI est premier devant Symantec (25 %), Computer Associates (13 %) et Trend Micro (10 %). Dans le domaine des antivirus pour entreprises (72 % du marché total), la firme occupe le premier rang avec 44,9 % de parts de marché, suivie de Computer Associates (18,6 %), Symantec (17,4 %) et Trend Micro (12,7 %). Symantec domine le secteur grand public avec 44,5 % de parts, contre 23,6 % pour NAI et 2,8 % pour Trend Micro.Le marché des serveurs Web est celui qui connaît la plus forte progression. C’est un secteur que Trend Micro domine, en 1999, avec 54 % de parts. Les serveurs Web sont regroupés dans les serveurs d’applications qui incluent, en sus, les serveurs de fichiers et de groupware. NAI est le leader avec 41 % de parts, contre 27 % pour Trend Micro, 10 % pour Symantec et 8 % pour Computer Associates.En 1998, NAI s’est lancé dans une politique d’acquisitions onéreuse. Jusqu’à juillet 1999, il a jeté son dévolu sur une vingtaine de sociétés dont PGP (pour 35 millions de dollars) ; TIS (300 millions de dollars) ; Magic Solutions (110 millions de dollars) ; Secure Networks (25 millions de dollars) ; Cybermedia (130 millions de dollars) et Dr Solomon (640 millions de dollars). L’éditeur a ainsi dû débourser plus de 1,24 milliard de dollars. “Un changement comptable dans l’organisation financière du groupe s’est aussi greffé à ces rachats, ce qui n’a pas favorisé le bilan ! “, remarque Céline Dibos, responsable du marketing pour l’Europe de Sud de NAI.

Des actionnaires mécontents

L’action a fortement chuté, et NAI doit, donc, affronter, depuis 1999, un procès de la part de ses actionnaires.Dans ce contexte, le départ de William Larson, et de deux des principaux dirigeants de la société, pourrait apparaître comme un aveu d’échec si son remplacement, par George Samenuk, ainsi que celui de Prabhat Goyal (directeur financier), par Terry David, n’avaient pas été déjà prévus depuis l’été 1999. Edwin Harper a, quant à lui, succédé à Peter Watkins, président de NAI jusqu’alors.

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Olivier Ménager