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Négociations arrêtées entre Syseca, Euriware et Answare

qLe regroupement des trois entités aurait dû donner naissance à la cinquième SSII française. qMais aucun accord n’a pu être conclu.

La naissance d’un poids lourd des services français pourrait ne jamais avoir lieu. Les négociations sont en effet suspendues entre Syseca (devenu Thalès Information Systems), Euriware et Answare – autrement dit, les filiales respectives des trois grands groupes industriels que sont Thalès (ex-Thomson CSF), la Cogema et Alcatel. Les trois maisons mères, qui négocient depuis plusieurs mois, ne sont pas parvenues à un accord.Selon toute vraisemblance, le principal point d’achoppement seraient les prétentions financières d’Alcatel, alors qu’Answare est la plus petite société des trois et que le groupe industriel est le seul à avoir mentionné clairement son intention de se séparer de sa branche services. L’idée de départ était pourtant séduisante. Il s’agissait de créer un groupe d’envergure européenne moins dépendant des maisons mères. Ce mariage à trois aurait donné naissance à une société au chiffre d’affaires de près de 5 milliards de francs – soit la cinquième SSII française, selon le dernier classement du cabinet Pierre Audoin Conseil. Autre atout : la somme des trois entités donne un ensemble complémentaire, qui regroupe informatique technique, industrielle et de gestion.

Autre possibilité : permettre l’émancipation de filiales

Ce rapprochement avorté illustre la tentation des trois groupes industriels de donner à des filiales dont l’activité est trop éloignée de leur c?”ur de métier les moyens de s’émanciper. La SSII Euriware souffre d’une faible présence à l’international et réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires avec sa maison mère. Answare (500 millions de francs) – trop petite – n’a d’autre choix, par les temps qui courent, que de trouver des alliés ou d’être vendue. Syseca, la plus importante des trois, a certes fait quelques acquisitions à l’étranger. Mais elle n’a de position forte dans aucun pays. Néanmoins, “ce projet de fusion ne donnerait pas à ces sociétés la possibilité de se libérer de leur marché captif, car elles ont une clientèle connexe essentiellement industrielle “, estime Jawad Bennani, associé du cabinet de conseil Business Intelligence Group.Reste que ce projet reflète une tendance où les grands groupes industriels – à l’instar de Philips avec Origin et DaimlerChrysler avec Debis – se désengagent des activités de services informatiques, trop éloignées de leurs préoccupations.

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Olivier Discazeaux