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Naissance en douceur d’une industrie française du logiciel Java

L’essor des serveurs J2EE déclenche des vocations chez de nouveaux éditeurs français, qui amorcent le virage des EJB. Le marché J2ME attend son heure.

La vivacité de l’industrie mondiale du logiciel Java profite-t-elle à la France ? A en croire les calculs d’IDC, il s’agissait, pour 2001, d’une manne supérieure à 2 milliards de dollars. Pour l’instant, ses revenus sont surtout imputables aux serveurs J2EE, dont ceux de BEA et d’IBM, qui s’arrogent près des deux tiers de ce gâteau. Raymond Aschheim, trésorier du Java Club français, estime que J2EE est à l’origine des quelque 100 millions d’euros de ventes du marché Java enregistrés dans l’Hexagone, en dehors des prestations de services associés.En matière de serveurs J2EE, la fenêtre de tir ouverte à d’éventuels entrants paraît étroite. Comme le concède Gérard Vandome, directeur exécutif à l’Inria du projet Objectweb, de telles plates-formes demandent un investissement important avant d’atteindre la maturité. Toujours est-il qu’une majorité de grands comptes français ne succombent pas encore aux sirènes de J2EE. Bon nombre choisissent, dans un premier temps, de s’initier au travers d’implémentations libre source de J2EE, moins performantes, à l’instar d’un Jboss.

Cible préférée : la gestion de contenu

Dans l’immédiat, J2EE entraîne la création de nouveaux éditeurs. De plus en plus nombreux, ils profitent de cette plate-forme pour y greffer leurs applications. Ils ciblent surtout la gestion de contenu. Signe encourageant : ils épousent aussi les Enterprise Java Beans (EJB).Pour Arnaud Siraudin, cofondateur de Suadela, pourvoyeur d’EJB de gestion de relation clientèle, cette évolution est inévitable : “Les EJB apportent une richesse fonctionnelle pour gérer simultanément plusieurs canaux.” Du coup, l’investissement grimpe. “Sur un projet en cours d’une plate-forme J2EE couplée à des EJB, il dépasse les 300 000 euros”, illustre Christophe Orceau, fondateur de la jeune pousse française Dotvision. La finance suscite beaucoup d’intérêt. Ainsi la start up Prima Solutions propose-t-elle une suite d’EJB pour la gestion du cycle de vie de produits d’assurance.Encore faut-il choisir judicieusement son positionnement. Celui de l’agrégation mutualisée de canaux bancaires, prônée par la start up française Tallero, aujourd’hui liquidée, n’a pas fait mouche. Redoutant l’empiètement de ces nouveaux entrants, les éditeurs de progiciels emboîtent le pas aux EJB, à l’instar d’un Marketic ou d’un Coheris.Par contraste, J2ME est à la traîne. Seul l’éditeur francilien Net Innovations annonce un catalogue d’applications (Midlets). Le modèle économique de facturation à l’acte du téléchargement d’applications a pourtant tout pour séduire. D’autant que, sur un marché mondial des outils de développements Java estimé à plus de 250 millions d’euros, la communauté des développeurs français fédérerait plus de soixante-dix mille adeptes ?” en croissance de plus de 20 % par an.

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Samuel Cadogan