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(Mise à jour) Wanadoo Hollande accélère la fourniture de fichiers pirates

Le fournisseur d’accès à Internet a mis fin aux tests de PeerCache, le logiciel censé accélérer les échanges de fichiers sur le réseau KaZaA.

Première publication le 4 juillet 2003Le fournisseur d’accès à Internet teste aux Pays-Bas un service qui facilite le téléchargement pour les utilisateurs de Kazaa. En voulant désengorger les réseaux, le FAI se transforme en receleur de fichiers à l’origine
douteuse.
Au plat pays, les MP3 circulent dorénavant sur des autoroutes. La filiale hollandaise de Wanadoo expérimente en effet une technologie permettant d’augmenter la vitesse de transmission des fichiers circulant par
Kazaa. Un test qui voit le fournisseur d’accès à Internet (FAI) stocker sur ses machines des fichiers à l’origine douteuse, avec l’aide des fondateurs de Kazaa.Depuis fin 2002, le logiciel PeerCache, édité par une société suédoise du nom de Joltid, est installé sur certains serveurs de Wanadoo Hollande (aucun déploiement en France n’est prévu). Un produit présenté par ses concepteurs comme
capable d’économiser jusqu’à 60 % de la bande passante utilisée par le
peer-to-peer. Or, chez Wanadoo, l’engorgement des réseaux par les Kazaa, eMule et autres Limewire est qualifié de problème majeur.La solution de Joltid à cet écueil consiste à stocker localement les fichiers peer-to-peer les plus demandés. Le tout en quatre étapes :

  • l’utilisateur de Kazaa lance une requête de fichier et identifie l’ordinateur sur lequel il se trouve,
  • son ordinateur va alors entrer en contact avec un serveur de cache Wanadoo équipé de PeerCache. En reconfigurant ses serveurs
    DNS, le FAI peut rendre l’opération invisible aux yeux des utilisateurs.
  • ce serveur va alors vérifier s’il possède le fichier recherché. Si ce n’est pas le cas, il contacte lui-même l’ordinateur qui le contient et le télécharge puis le transmet à l’utilisateur.
  • puisque le contenu téléchargé est mis en cache, il sera disponible pour le prochain utilisateur Kazaa qui le demandera ; il le récupérera directement sur le serveur de cache et n’encombrera pas le réseau en allant chercher le
    fichier sur un ordinateur lointain.

Chez Joltid, on estime qu’au moins 25 % du trafic sur les réseaux des fournisseurs d’accès à Internet est imputable au peer-to-peer. Wanadoo affirme que ‘ L’objectif [du test] n’est donc
pas du tout un partenariat avec Kazaa mais est uniquement de trouver des solutions technologiques d’optimisation du réseau et de la bande passante. ‘
Sauf qu’il s’agit ici d’une expérience centrée sur Kazaa.

Un système qui supprime une des protections légales de Kazaa

PeerCache ne fonctionne en effet qu’avec la technologie FastTrack, utilisée très majoritairement par
KazaaLite et Kazaa Media Desktop. Un choix lié à l’histoire de son éditeur : Joltid est la nouvelle création de
Niklas Zennström, fondateur de Kazaa BV, la société hollandaise qui avait développé ce système avant de le
revendre à une compagnie australienne.Plusieurs autres développeurs de FastTrack font aussi partie de l’équipe de Joltid. Même les liens capitalistiques restent forts. Joltid a fondé avec Brilliant Digital Entertainment le réseau
Altnet, inclus dans Kazaa et qui tente de l’exploiter commercialement.En testant PeerCache, Wanadoo se rapproche ainsi à grands pas de Kazaa. Mais s’en défend. Les déboires juridiques du peer-to-peer rendent extrêmement méfiant le FAI. PeerCache annule en effet une des principales protections légales de
Kazaa.Puisque les échanges de données de ce système se font directement entre utilisateurs, sans serveur central, il est difficile pour les détenteurs de droits d’auteur dattaquer en justice les receleurs de fichiers pirates. Alors que
PeerCache, lui, crée un serveur contenant un vaste stock au contenu douteux. Et transforme Wanadoo Hollande en supermarché local et gratuit du MP3 illicite.

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Ludovic Nachury