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(Mise à jour) Noos change de propriétaire

Une dizaine de jours après le début des négociations, Suez officialise la revente de Noos à UGC. La filiale de Liberty Media, qui détient déjà le câblo-opérateur UPC, dispose maintenant d’un parc de 1,8 million d’abonnés en France.

Première publication le 4 mars 2004Suez annonce avoir entamé des négociations exclusives avec UGC, filiale de Liberty Media, pour la revente de Noos. La transaction donnerait le coup d’envoi du chamboulement du paysage du câble.Le feuilleton des bouleversements du câble français vient de commencer. En présentant ses résultats annuels, le groupe Suez a indiqué avoir ‘ engagé une négociation exclusive pour la cession de Noos ‘
avec UnitedGlobalCom (UGC), une filiale du conglomérat de communication américain Liberty Media.Les discussions, pour l’instant, ne portent que sur les 50,1 % détenus par Suez (France Télécom et Morgan Stanley détiennent respectivement 27 et 22,9 %). UGC a fait une proposition ferme pour acquérir les actions détenus par
Suez, offre qui ne dépassera pas quoiqu’il arrive 660 millions d’euros. Il est prévu que les autres actionnaires vendront aussi leurs parts à UGC selon un pacte d’actionnaires.Suez continue donc son retrait du monde de la communication. Il lui reste à régler sa participation de 16% dans neuf telecom (ex LDCom), ce qui pourrait se faire lors de l’introduction en Bourse de ce dernier.

Naissance d’un géant ?

UGC est la maison mère de nombreux câblo-opérateurs dans quinze pays en Europe, Amérique du sud et Asie-Pacifique. UGC revendiquait en septembre dernier 9 millions de prises câble actives. En Europe, le groupe est un acteur majeur
du câble, et contrôle en France l’opérateur UPC, qui commercialise des services de télévision, de téléphonie et d’accès à Internet (chello).La stratégie d’UGC est d’atteindre une taille jugée critique sur le marché français, qui figure sur sa liste de pays ‘ à fort potentiel de croissance ‘. Si les négociations aboutissent,
Noos pourrait donc fusionner avec UPC. Cela donnerait naissance au leader incontesté des câblo-opérateurs français, avec près de 1,6 million d’abonnés (tous services confondus), soit le double de France Télécom Câble et NC Numéricâble
(lire l’encadré ci-dessous).

Le devenir des autres opérateurs

Le sort de Noos étant quasiment réglé, les regards se tournent désormais vers les câblo-opérateurs NC Numéricâble et France Télécom Câble, que veulent également céder leurs propriétaires respectifs, Canal+ et France Télécom. Des
investisseurs financiers comme Axa Private Equity, ou industriels, comme neuf telecom, sont déjà sur les rangs.Le câble français est aujourd’hui à la recherche d’un nouveau souffle, étant plus que menacé par l’explosion de l’ADSL, devenu le mode d’accès majoritaire au haut débit, et qui permettra bientôt la diffusion de la télévision. Le secteur
a bénéficié dernièrement de quelques avancées réglementaires importantes, telles que
la suppression du seuil de concentration, ou celui de la rétrocession des réseaux aux collectivités. Les réseaux câblés, du fait de la transposition des directives européennes, ne
seront plus soumis à un régime spécifique contraignant.Certains problèmes doivent cependant encore être réglés, telle que la cession des réseaux détenus par France Télécom et exploités par d’autres câblo-opérateurs. France Télécom possède ainsi 70 % des prises exploitées par NC
Numéricâble.

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Guillaume Deleurence