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Migrer vers le relais de trame est plus simple qu’il y paraît

De l’avis des entreprises, la migration d’un réseau vers le relais de trame na rien de très complexe. La seule difficulté réside dans le paramétrage du matériel.

La technologie à relais de trame (ou Frame Relay) a séduit bon nombre d’entreprises multisites ces dernières années. Elle résout notamment le problème de lenteur des réseaux X. 25, dont les lourdes procédures de contrôle rallongent les temps de réponse. En revanche, le relais de trame ne contrôle les erreurs de transmission qu’aux extrémités du réseau. “Nos lignes X. 25 étaient limitées à 14,4 kbit/s, témoigne Laurent Wahl, directeur informatique de Slumberland France, qui possédait également des lignes spécialisées à 64 kbit/s. Nous voulions augmenter notre débit et passer en tout-IP : le relais de trame était la solution la plus souple et la plus économique. Il était d’ailleurs moins coûteux de basculer tout notre réseau en relais de trame que de transformer seulement nos liaisons X. 25 en lignes spécialisées.” L’entreprise a été notamment assistée par l’intégrateur Perle Systems.

Déterminer le rôle de l’opérateur

Slumberland a planifié l’opération étape par étape : toute architecture multisite nécessite en effet une méthodologie rigoureuse. “Il faut planifier le déploiement, s’assurer du bon dimensionnement du réseau, programmer les changements de matériels ou encore vérifier le paramétrage des routeurs”, précise Laurent Wahl. Mais il faut avant tout choisir son opérateur et déterminer son domaine d’intervention. Comme pour son précédent réseau, Slumberland a fait appel à France Télécom, qui surveille la configuration matérielle et loue les routeurs à l’entreprise. En revanche, la Société de Prévoyance Bancaire (SPB), qui a également opté pour du relais de trame, en a profité pour changer d’opérateur et n’a pas souhaité tout déléguer : “Notre opérateur actuel, Cegetel, a racheté nos anciennes lignes spécialisées à France Télécom et a fait poser les nouvelles extrémités du réseau, raconte Bruno Hinfray de la SPB. Par contre, nous voulions impérativement ma”triser le basculement du réseau, ainsi que son administration future.”La SPB s’est chargée de paramétrer ses routeurs, dont elle est propriétaire, après avoir reçu une carte des circuits du nouveau réseau de la part de Cegetel :“Nous nous en servons pour affecter les DLCI [Data Link Connection Identifier, Ndlr] aux extrémités du réseau, définir le débit garanti, etc. Le paramétrage d’un réseau en relais de trame n’est pas difficile : il faut juste ne rien oublier !”, plaisante Bruno Hinfray. Chez Slumberland France, un seul écueil a été rencontré lors de l’interconnexion avec un réseau local en Token Ring. “C’est juste un petit problème d’adaptateur…”, précise Laurent Wahl, qui tient également à souligner l’importance du dimensionnement de la ligne spécialisée qui relie le site central de l’entreprise au concentrateur de l’opérateur. Mal dimensionnée, cette ligne peut devenir un goulet d’étranglement pour le réseau, notamment en cas de burst (pic de trafic supérieur au débit garanti) qui est autorisé par le relais de trame. Une fois les débits définis et le matériel configuré, la migration peut avoir lieu, avec tout de même quelques précautions : “Nous avons bien sûr vérifié que le nouveau réseau était parfaitement stable avant de couper nos anciennes lignes spécialisées, reprend Bruno Hinfray, de la SPB. Et pour assurer nos arrières, nous louons des circuits virtuels permanents secondaires à notre opérateur.”Ainsi, en cas de rupture sur le réseau, les flux emprunteront un autre itinéraire au sein du réseau maillé de l’opérateur. Au final, Slumberland et la SPB ont mis seulement deux mois pour faire migrer, respectivement, seize et sept sites.

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JULIE DE MESLON