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Micropaiement: l’audiotel limite les contraintes

Le système de paiement par audiotel convient surtout aux fournisseurs de contenu ou de services à faible coût. Sa mise en ?”uvre, simple, se limite généralement à l’intégration de scripts dans les pages des sites. Par

À l’heure où Internet opère une difficile transition vers un modèle économique payant pour ses usagers, nombre d’opérateurs de sites web sont confrontés à la mise en place d’un système de facturation à proposer à leurs visiteurs. Parmi les procédés présents sur le marché, le micropaiement par audiotel a l’avantage d’être simple pour les sites et les internautes. Le principe : conditionner l’accès aux services en ligne à l’appel d’un numéro surtaxé de France Télécom.

Les revenus de la publicité ne suffisent plus

Laurent Gayet, directeur technique de motorlegend.com, justifie ce choix : ” La publicité ne suffisait plus à nous financer. Nous avons donc décidé de faire payer l’accès à notre contenu éditorial grâce à ce type de service. Notamment parce qu’il n’est pas nécessaire d’installer un logiciel sur le poste de nos visiteurs. “ Ce site dédié à l’automobile utilise la plate-forme de micropaiement de Rentabiliweb. Une expérience similaire à celle d’Alynet, éditeur de sitedejeux.com, comme l’ex- plique son PDG Anne-Laure Bremond : ” Avant d’opter pour la plate-forme de Tel4Money, nous proposions un système de facturation qui imposait l’installation d’un kit de connexion. Ce procédé attirait moins les internautes et leur donnait l’impression de moins maîtriser leurs dépenses. “Comme ces deux sociétés, la majorité des sites Internet exploitent des systèmes de micropaiement basés sur l’infrastructure technique de prestataires spécialisés. Outre les contrats d’exploitation de numéros surtaxés de France Télécom, ces derniers sont équipés de serveurs web et audiotel ainsi que d’applications nécessaires au contrôle des transactions. Dans l’ensemble, l’interconnexion de la plate-forme au site client obéit au même principe : “Après avoir obtenu un identifiant et un mot de passe nous donnant accès à une interface d’administration sur le site de Rentabiliweb, nous avons inséré des scripts d’une dizaine de lignes dans les pages de notre site. L’opération n’a duré qu’une demi-heure”, explique John-Pierre Clark, du site boursier TMTbourse.com. Certains prestataires effectuent toutefois eux-mêmes l’opération. “Les formulaires de saisie de code présentés à nos clients sont directement hébergés sur les serveurs de lombart.com, qui distribue l’offre de Paybytel. Ce mode de fonctionnement a induit la création d’une matrice de page, que nous avons réalisée à tâtons pour que le formulaire s’insère bien dans notre charte graphique”, explique Tristan Colombet, gérant du site de jeux Prizee.com. Les scripts en question appellent un formulaire hébergé sur le serveur du prestataire.

1,68 euros la première minute

Si certains sites ont choisi de présenter ce formulaire à leurs clients sous la forme d’une fenêtre pop-up reprenant la charte graphique de leur prestataire, d’autres les intègrent de façon transparente dans les pages, à l’image de sitedejeux.com. “Lorsqu’ils souhaitent acheter des crédits pour jouer, les internautes cliquent sur un lien qui les renvoie vers l’une de nos pages où il leur est demandé d’ap-peler un serveur audiotel. Celui-ci leur fournit un code d’accès à ressaisir sur notre site”, explique Anne-Laure Bremond.L’appel facturé 1,68 euros ttc pour la première minute est la formule la plus utilisée sur les sites, bien que des numéros audiotel à 0,56 euros ttc existent aussi. Le coût de l’appel facturé à l’internaute est partagé entre France Télécom et les prestataires, qui en reversent une partie aux sites. Le montant des reversements sur un appel diffère aussi selon le trafic généré par le site sur les serveurs audiotel. “Sur la base de 2 000 appels par mois, Rentabiliweb nous reverse 1,08 euros ttc sur 1,68 euros ttc”, explique John-Pierre Clark du site TMTbourse.com. “Avec une moyenne de 6 000 appels par mois, lombart.com nous reverse 1,02 euros ttc par appel, soit environ 60 % du coût facturé à l’internaute”, déclare pour sa part Tristan Colombet. Sur leur site web, les prestataires de services de micropaiement fournissent à leurs clients la possibilité de consulter en temps réel les transactions enregistrées sur les plates-formes audiotel. “Sur le site de Tel4Money, nous disposons de tout l’historique des transactions et de filtres nous permettant de mettre en évidence les dernières transactions du mois ou de la journée”, explique Anne-Laure Bremond, PDG de sitedejeux.com.Du fait de son palier maximal de 1,68 euros ttc (1,34 euros ttc + 34 euros ttc par minute) fixé par l’ART (Autorité de régulation des télécoms), l’audiotel ne convient toutefois qu’à la vente de services ou de contenu à faible coût. C’est l’une des raisons pour lesquelles certains sites cumulent plusieurs systèmes de paiement. Mais quel que soit le type de paiement envisagé par un site web, ce dernier encourt un risque de désaffection au moins momentané de ses visiteurs. “40 % de nos visiteurs sont partis”, admet John-Pierre Clark de TMTbourse.com. Une désaffection loin de rendre amer ce dernier, selon qui, “si nous n’étions pas passés à un modèle payant, notre site aurait disparu”.

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Fabrice Alessi