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Michel Kempa (PSA): ” Les organisateurs sont des chiens de garde reconnus par les opérationnels “

Au sein de Peugeot, le service chargé de l’organisation joue un rôle charnière entre utilisateurs et informaticiens.

Vous dirigez le service organisation de la marque Peugeot. Où se situe-t-il dans l’organigramme de PSA ? Nous dépendons de la direction du personnel et de l’organisation. Mais notre partenaire privilégié est la direction des systèmes d’information, qui agit, au niveau du groupe PSA, pour les marques Peugeot et Citroën.Quel est le rôle exact de ce service ? Nous faisons le lien entre l’utilisateur et l’informatique. Mais c’est essentiellement par notre connaissance métier que nous parvenons à être crédibles. Ainsi, chez nous, se joue l’équilibre entre la marque Peugeot et la direction des systèmes d’information. Le but de cette dernière est d’assurer une cohérence technique.Votre mission va donc au-delà des systèmes d’information. En effet. L’organisateur ne préconise pas seulement des solutions informatiques. Il s’exprime également sur l’organisation de services internes. Notre entité peut examiner des fiches de postes, revoir des structures, remettre à plat certains processus, etc. Il ne faut pas qu’elle fasse double emploi avec le service informatique.Justement, quels sont vos rapports avec la direction des systèmes d’information ? Dans tout projet, il y a un chef de projet organisation et un autre pour l’informatique. La plupart des systèmes relient directement l’utilisateur avec les gens de l’informatique. Ce n’est pas une bonne solution, car les deux populations ont du mal à s’entendre. Ainsi, l’informaticien est particulièrement sensible aux connexions entre les différents systèmes informatiques.Les informaticiens sont-ils attirés par ce service placé entre le marteau et l’enclume ? Pour un bon nombre d’entre eux, l’organisation est la voie royale. Même si elle n’est pas facile. L’organisateur doit en effet être capable de dire non, de résister à la pression et au stress, sans forcément être mis en valeur. Si l’on a réussi à mettre en place un système commercial performant, il n’est pas question de dire que c’est grâce au système d’information.Certaines entreprises, notamment de grandes banques, regroupent organisation et informatique au sein d’une même entité. Pourquoi l’informatique ne pourrait-elle jouer ce rôle d’ordonnateur chez vous ? L’organisateur n’est pas neutre. Il appartient à la marque Peugeot, alors que la direction des systèmes d’information est commune à cette dernière et à Citroën. En outre, l’organisation, qui a une certaine structure aujourd’hui, doit pouvoir complètement se métamorphoser demain. L’informaticien, au contraire, travaille sur des opérations compartimentées, avec un cahier des charges, il fait du développement, etc. Cela suppose de geler le besoin des utilisateurs à un moment ou à un autre.D’une manière générale, les informaticiens doivent-ils craindre une diminution de leur rôle ? Aujourd’hui, ils cherchent à augmenter leur périmètre fonctionnel. Mais on demande avant tout aux informaticiens d’être pointus et réactifs. Ils doivent être en mesure de mettre à notre disposition l’outil le plus performant et de nous dépanner le plus rapidement possible. On veille aussi à ce qu’ils soient à la pointe de la technique, parce que, sinon, on court le risque d’omettre des choses fondamentales. Je me souviens d’un projet dans lequel on avait tout simplement oublié d’installer une ligne pour les télécommunications… Mais je comprends que les informaticiens se sentent parfois frustrés de ne pas être placés suffisamment en amont des projets.

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Propos recueillis par Philippe Billard