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Mathieu Nouzareth (Icon Medialab): “Nous serons l’une des big five des agences Internet”

Avec déjà 1400 collaborateurs dans le monde, l’agence suédoise affiche un chiffre d’affaires global pour 1999 de 315 millions de francs. Mathieu Nouzareth, son PDG pour la France, explique ses perspectives de développement.

Icon Medialab a attaqué le marché hexagonal en avril 1999, en rachetant la société Web Concept, fondée par les frères Nouzareth. Cette dernière compte parmi ses clients La Poste, Cacharel ou E-mail Vision, et vient de signer des projets avec I-Médiation, PPR Interactif et Unilever. Mathieu Nouzareth, son PDG présente sa stratégie et son positionnement.

Mathieu Nouzareth : Notre spécificité est de réunir trois pôles de compétences complémentaires et indispensables à tout projet : le graphisme, la communication et le développement. En France, nous sommes particulièrement pointus en ergonomie du Web. Nous avons fait l’acquisition, en décembre 1999, du cabinet de consultants CBJ, spécialisé dans ce domaine. Aujourd’hui, lors des compétitions, nous nous retrouvons face à des agences comme Framfab, Fi System ou Cap Gemini.Comment comptez-vous poursuivre votre développement ? Nous enregistrons dans le groupe une croissance de l’ordre de 200 % par an, la moitié est organique, l’autre moitié provient d’acquisitions de compétences. En fonction des opportunités qui se présentent, nous sommes prêts à racheter des sociétés de technologies ou de conseil.
Le problème, c’est qu’il n’y a plus beaucoup de sociétés à racheter. Mais si demain nous pouvons nous associer les compétences de 100 personnes supplémentaires, nous le ferons aussitôt. Nous refusons des clients en permanence, et nous privilégions les projets les plus internationaux et les plus innovants, comme les technologies WAP, sur lesquelles nous travaillons pour plusieurs clients. Si nous étions 200, j’aurais du travail à donner à tout le monde.La concurrence s’exerce aussi de plus en plus sur le recrutement…Tout devient un critère pour trouver et garder les compétences. Un exemple : nous comptons déménager prochainement. Eh bien, nous serons forcés de rester sur Paris même, car certains candidats ne veulent pas travailler en banlieue. Par ailleurs, l’ensemble de nos salariés, quelle que soit leur fonction dans l’entreprise, reçoivent à leur entrée des stock-options. Nous sommes très attentifs à l’ambiance de travail. Nous avons d’ailleurs, au niveau du groupe, un consultant en atmosphère !
Nos équipes travaillent beaucoup. Le minimum est de leur offrir un confort de travail. Un masseur vient ainsi tous les mercredis au bureau. Au siège, à Stockholm, les salariés disposent de salles de douche, de salles de repos, de corbeilles de fruits à volonté, et de boissons gratuites. Une fois le déménagement effectué, nous comptons en arriver au même niveau de confort.Comment se positionne Icon Medialab au niveau mondial ? Nous sommes très présents en Europe, et nous comptons poursuivre notre politique agressive de développement aux Etats-Unis, où nous avons déjà acquis Nicholson NY. L’Asie est un marché que nous allons cibler très prochainement, car nous ne disposons, pour l’instant, que d’un bureau en Malaisie. Je suis persuadé que nous allons faire partie des ” big five ” des agences mondiales, aux côtés peut-être d’une société de l’ancienne économie, comme Publicis ou Cap Gemini, et aux côtés certainement de grosses agences américaines, comme Sapient ou Scient.Quelle est votre analyse de la Net-économie à la française ? Les Américains nous disaient encore l’année dernière : vous êtes en retard. Aujourd’hui, la France est l’un des marchés les plus dynamiques. C’est une folie boursière. Aux Etats-Unis, les investisseurs s’avèrent très exigeants sur la qualité des projets de sociétés Internet. En France, l’euphorie ambiante fait que des entrepreneurs lèvent plusieurs millions à partir d’un petit business plan papier.
Néanmoins, certaines valorisations, parfois très importantes, ne sont pas forcément surestimées. Je ne pense pas que le monde d’Internet soit une bulle. Les sociétés qui portent de vrais projets d’entreprise méritent dêtre reconnues en tant que telles.

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Laure Deschamps