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Mano Razanajato (Paris Combo) : ‘ Non au principe qui consiste à brider une technologie pour des raisons commerciales ‘

Associant le maintien de la copie privée à la garantie d’une forme de liberté pour le consommateur, Mano Razanajato craint avant tout la mainmise de quelques grandes compagnies sur la chaîne du numérique.

Formé en 1996, le groupe
Paris Combo tire son nom de la capitale de la France et d’un mot qui désigne les petits orchestres de jazz américains. Le quintette distille une musique alliant des rythmes jazz,
swing et mambo. Le premier album Paris Combo voit le jour en 1997. En 1999 sort le deuxième album, Living Room. S’ensuivront Attraction en 2001 et un double live en 2002. Le groupe est actuellement en
tournée aux Etats-Unis et au Canada.



Maison de disque : Universal


Albums protégés : aucun01net. : Votre maison de disque vous a-t-elle déjà demandé l’autorisation de protéger vos CD contre la copie ? Cela est-il prévu dans votre contrat ?Mano Razanajato : Notre dernier album (Paris Combo Live), sorti il y a près de un an, n’a fait l’objet d’aucune demande de la part de notre maison de disques en matière de protection anticopie. La
mise en place d’un système anticopie étant relativement récente, je pense qu’il n’y a pas de clause particulière à ce sujet dans notre contrat.Êtes-vous favorables à la mise en place d’un dispositif anticopie sur les CD-Audio ?On peut être favorable à la mise en place du dispositif anticopie CD-Audio quand on est plus que largement diffusé. A notre échelle, être copié ou piraté est aussi un gage de notoriété. Cela permet de toucher une partie de public qui
n’aurait pas acheté le CD, sans affecter drastiquement nos ventes de disques.La qualité audio des CD lus sur ordinateur est volontairement dégradée par les dispositifs anticopie. Êtes-vous favorables à cette pratique ? On nous vend la ‘ convergence ‘ numérique, le tout-en-un multimédia, l’ordinateur remplacerait la télé, le magnétoscope, la chaîne hi-fi, etc. mais en même temps on aurait une qualité audio moindre… ?!
Je ne suis, a priori, pas favorable à la dégradation engendrée par les dispositifs anticopie. (Cela dit, encore faut-il s’entendre sur ce qu’on appelle ‘ dégradation ‘…). Disons que je suis opposé au
principe qui consiste à brider une technologie ou à réduire la qualité d’un produit pour des raisons ‘ commerciales ‘.Êtes-vous favorables au maintien de la copie privée (droit des utilisateurs à effectuer des copies de CD pour leur propre usage) ? Oui. C’est laisser une forme de liberté au ‘ consommateur ‘.Que pensez-vous de la proposition de Pascal Nègre (PDG d’Universal Music France) : une seule copie autorisée, avec qualité du son dégradée? Dans ce cas, c’est pour moi une façon de restreindre la liberté du ‘ consommateur ‘. Dans cette démarche on peut aisément imaginer un glissement à un abonnement payant ?” à tel ou tel service
d’Universal Music ?”, qui donnerait droit, par exemple, à deux copies, ou encore à une copie moins dégradée, etc. Je pense que, à l’ère du numérique, il faut veiller à ce que des ‘ espaces ‘ de liberté ne soient
pas contrôlés de façon exclusive par quelques grandes compagnies, de disques ou autres (fabricants, …). Ce qui m’inquiète le plus, c’est la mainmise sur la chaîne du numérique par quelques puissantes compagnies, l’association d’un Bill Gates et
d’une major du disque par exemple… Qui n’est pas à l’ordre du jour, mais on peut imaginer le pire !Utilisez-vous ou comptez-vous utiliser un réseau peer-to-peer (Kazaa, Morpheus, … et autres remplaçants de Napster) pour promouvoir vos morceaux ? Non, nous n’avons pas encore eu recours à un réseau peer-to-peer pour promouvoir nos nouveaux morceaux. Par la suite, pourquoi pas ? C’est un média comme un autre. L’exposition sur ce type de site, sur leur home page, sera (ou
est déjà) monnayable, dans le sens où cela reviendra au même qu’ acheter un emplacement publicitaire dans un magazine spécialisé, éventuellement avec une plus grande diffusion.

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Propos recueillis par Caroline Lebrun