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Management: l’intégration des nouveaux chefs expérimentés n’est pas gagnée d’avance

Intégrer dans l’encadrement quelqu’un de l’extérieur pose toujours un problème. Dans la Net-économie, cela peut se révéler particulièrement délicat.

L’arrivée dans l’entreprise de personnes souvent plus âgées, plus professionnelles dans leur allure et dans leur comportement que l’équipe en place peut être vécue par certains comme la fin d’un âge d’or. Pour Vincent Graumer, responsable des ressources humaines chez Orange Art, la situation est la suivante : “Ceux qui sont là depuis longtemps peuvent avoir l’impression qu’on leur confisque leur entreprise. Mais ce sont aussi les plus susceptibles de comprendre la nécessité de ces recrutements pour l’entreprise. Par contre, c’est plus difficile pour les plus jeunes, venus surtout pour l’ambiance.”Aux habituels aspects liés au relationnel ou à l’organisation d’une telle situation dans l’entreprise, il faut en effet ajouter un fort aspect symbolique. Les ” nouveaux chefs ” représentent l’entreprise ” normale ” aux yeux des salariés, souvent jeunes. Précisément celle qu’ils avaient bien espéré éviter en rejoignant le monde de l’internet.Il en résulte que, plus encore qu’ailleurs, l’arrivée de managers chevronnés et la restructuration qui l’accompagne doivent être préparées avec soin par l’entreprise.

” Le plus difficile à vivre est le flou qui entoure ces arrivées. On ne sait pas où l’on va, qui sont ces personnes ni ce qu’elles font…”
, témoigne un jeune chef de projet d’une agence web en pleine seniorisation. Lui regrette le peu d’initiatives prises par ces nouveaux managers pour se rapprocher des équipes.

“On ne se sent pas valorisé. Et, du coup, le moindre accroc ?” les chefs qui ne disent pas bonjour, ceux qui s’enferment dans leur bureau, ou ceux qui viennent interrompre notre travail ?” est très mal vécu”, précise-t-il.Deux choses semblent manquer le plus souvent lors de l’arrivée de ces cadres expérimentés au sein de l’entreprise : d’une part, la mise en place de relais pour faciliter la communication ; de l’autre, une sensibilisation préalable.En effet, il ne s’agit pas seulement pour les nouveaux venus de mettre en place des structures. Il doivent aussi gérer humainement le choc culturel qui ne manque pas d’accompagner cette évolution de lentreprise.

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Jean-Baptiste Dupin