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L’UMTS a-t-il un avenir ?

Reports de lancement, gel des investissements… La troisième génération de mobiles s’enlise encore.

Ironie de l’histoire. Alors que le mot UMTS intègre l’édition 2003 du Larousse, ladite troisième génération de téléphonie mobile semble enlisée. Une étude du très sérieux cabinet Datamonitor conseille même aux opérateurs d’arrêter les frais sans attendre. Certains l’ont d’ailleurs décidé cet été. Telefonica a, par exemple, annoncé qu’il gelait ses investissements UMTS en Allemagne, en Autriche, en Italie et en Suisse. Durant l’été, Orange Suède a, lui, demandé aux autorités du pays un report du lancement à 2006. Quant au Finlandais Sonera, il vient d’annoncer sans surprise que l’inauguration de ses services ne se ferait pas le 26 septembre prochain. Par contre, son partenaire Nokia a maintenu à cette date la présentation de son téléphone bimode GSM-UMTS. En France, Orange et SFR ont respectivement repoussé le démarrage commercial à la fin de 2003 et au début de 2004. Seul l’opérateur Hutchison Whampoa a confirmé un démarrage commercial outre-Manche en octobre.

Trop d’incertitudes et de balbutiements

Sous l’appellation de “lancement” se cacheront plutôt, d’ici à la fin de cette année et au courant de 2003, des tests expérimentaux ?” comme à Monaco et sur l’île de Man (mmO2, ex BT-Cellnet) ?” ou des lancements commerciaux limités. Si Vodafone annonce l’ouverture de ce service pour la fin de 2003, l’opérateur estime que “les services basés sur la technologie 3G deviendront un marché de masse en 2004 “.Plusieurs éléments expliquent l’enlisement de l’UMTS. Tout d’abord, les équipementiers tardent à livrer les équipements ?” notamment les téléphones. Vodafone explique que ses services démarreront réellement quand il pourra compter sur “des niveaux convenables de terminaux bimodes GPRS/3G “. Pour Sonera, la technologie UMTS “progresse, mais n’est pas achevée “. D’autre part, les opérateurs ignorent complètement ce que leur rapportera ce marché, alors qu’ils doivent déjà consentir des dépenses colossales en licences et en infrastructures. D’où leur extrême prudence. “Dans le GSM, les opérateurs investissaient pour récupérer un revenu qui ne demandait qu’à tomber. L’UMTS est un cas différent. Le GPRS, qui est annonciateur de l’UMTS, n’en est qu’à ses balbutiements. Ce qui fait deux ans de retard dans la génération de la demande. D’où l’inquiétude des opérateurs, qui pensent avoir investi trop tôt dans l’UMTS “, explique Henri Tcheng, associé responsable des télécoms de KPMG Consulting Inc. Pour se donner un peu d’oxygène et limiter les risques, les opérateurs s’associent de plus en plus pour la construction des réseaux. En Allemagne et en Suède, de tels accords existent déjà. En Grande-Bretagne, mmO2 et One2One (Deutsche Telekom) attendent le feu vert de Bruxelles. En France, le régulateur autorise le partage, à condition de le limiter aux éléments passifs des réseaux.

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Guillaume Deleurence