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L’offensive du SMS surtaxé

L’association qui gère le ” kiosque SMS ” a été constituée. Les premiers services pourront ouvrir dès la fin juin.

Véritable succès auprès des jeunes qui s’en échangent en moyenne plus d’une vingtaine chaque mois, les SMS (messages courts sur mobile) sont en passe de faire fureur auprès des directeurs marketing des éditeurs de services. Après plus d’un an de réflexion, les opérateurs de téléphonie mobile devraient lancer leur “kiosque SMS” à la fin du mois de juin.Baptisé SMS+, ce kiosque utilise les minimessages pour construire des applications interactives de vote, de discussion en direct, de jeux ou d’information. Par exemple, pour obtenir la météo, un détenteur de portable enverra un message avec le mot “météo” à un numéro à 5 chiffres (le 63 836 par exemple) et recevra en retour les prévisions qui l’intéressent. Et, évidemment, l’envoi du message sera légèrement surtaxé pour permettre une rémunération de l’éditeur des contenus.

De 0 à 35 centimes d’euro

Finalement, quatre paliers tarifaires ont été définis, correspondant à différents niveaux de taxation : 0, 5, 20 et 35 centimes d’euro. Le numéro à 5 chiffres composé par l’utilisateur des services reflétera le palier de taxation choisi par l’éditeur de services. Ainsi, les numéros commençant par 3 correspondront au palier non surtaxé, 4 au palier à 5 centimes d’euro, 5 à celui à 20 centimes et 6 au dernier à 35 centimes. Deux autres paliers, plus chers, sont envisagés par les opérateurs : le 7 jusqu’à 50 centimes d’euro et le 8 jusqu’à 1,5 euro. Ils devraient être disponibles à la fin de l’année 2002.Pour réserver leur numéro et indiquer quel palier ils ont choisi, les éditeurs de services devront déposer un dossier entre le 14 et 22 mai sur le site de l’association SMS + ( www.smsplus.org). Constituée le 30 avril dernier et présidée par le directeur général adjoint du Groupe Cegetel, Richard Lalande, elle rassemble les opérateurs de téléphonie mobile ainsi que les principales associations d’éditeurs de contenu, à titre consultatif. La réservation d’un numéro donnera lieu au paiement de 1 000 euros à l’association, et d’une redevance mensuelle auprès de chacun des opérateurs, en fonction du numéro. Trois catégories ont ainsi été définies : l’or (numéros du type 55 555, 34 567 ou 30 000), l’argent (44 888, 38 123, 42 300) et le bronze (54 422, 41 212 ou 35 020). Le coût de la redevance mensuelle sera directement lié à la faculté de mémorisation, une pratique déjà en cours pour les numéros de téléphone du kiosque vocal commençant par 08. Après maintes hésitations, les opérateurs ont décidé d’attribuer un numéro à tous les éditeurs présentant un dossier complet avant le 22 mai. Il avait été envisagé de procéder à un tirage au sort pour désigner 50 heureux élus. Mais l’idée aurait été abandonnée devant le risque d’obtenir une majorité de services de rencontres…Toutefois, l’ensemble des questions n’ont pas encore été réglées et les opérateurs devront sûrement tirer une leçon de la phase d’expérimentation menée entre le 28 janvier et le 17 mars. Notamment sur la sulfureuse question du partage des revenus. Les niveaux de reversement fixés lors des tests (voir ci-dessous) n’ont pas satisfait les éditeurs de contenus, qui continuent à demander une plus forte rémunération.

Les éditeurs en veulent plus

C’est le cas de Sonia Szczerbinski, responsable des services en ligne de Tiercé Magazine, qui a participé aux tests. Son service, positionné sur le palier à 5 centimes d’euro, recevait 4 000 à 5 000 demandes chaque jour. Un très bon score, aux dires des opérateurs, mais qui n’a pas permis d’atteindre la rentabilité. Car pour attirer des utilisateurs, l’éditeur du service a dû passer 25 pages de pub dans ses publications. Et pas question de choisir un palier plus haut : “Notre taux de fidélisation était deux fois supérieur à celui des autres services de la phase de tests. Si le prix est trop élevé, les gens ne reviennent pas”, explique Sonia Szczerbinski.Autre problème : dans l’état actuel du projet, un seul numéro pourra être attribué par éditeur. Philippe Carillon, directeur général de M6 Web, en souhaiterait déjà plus : “Le téléphone va devenir une télécommande interactive et, pour cela, il faut que chaque service ait son propre numéro”, commente-t-il.

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Alain Steinmann