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L’intégration d’applications, objet de toutes les convoitises

En faisant de l’EAI l’un de leurs chevaux de bataille, les éditeurs traditionnels précipitent la concentration du secteur.

La concentration fait rage sur le marché de l’intégration d’applications d’entreprise (EAI). En acquérant Active Software, WebMethods, spécialiste de l’intégration de processus collaboratifs sur internet, a esquissé le mouvement. Le décollage plus lent que prévu des échanges sur internet et la chute de la Bourse aux Etats-Unis ont rendu cette concentration inévitable. D’autant que les grandes sociétés européennes ne prennent pas encore conscience de l’intérêt de ces technologies. “La plupart croient avoir réglé le problème lorsque 60 à 80 % de leurs échanges de données sont réalisés en temps réel ou avec une latence de moins d’une minute”, estime le cabinet d’analyse IDC. Résultat, ce ne sont pas moins de quatre sociétés qui ont disparu du paysage depuis février, et parmi elles, trois dans le domaine de l’intégration interentreprises.Mais alors que l’on pouvait s’attendre à ce que les acteurs du secteur se cannibalisent, les prédateurs sont en majorité des éditeurs traditionnels. Ces sociétés commercialisent toutes des portails d’entreprise et disposent de technologies d’EAI maison. Leurs portails, qui permettent aux partenaires et aux clients d’accéder à certaines informations de l’entreprise, nécessitent en effet une forte dose d’intégration.

Les portails poussent les éditeurs vers l’EAI

Sybase, Iona et Peregrine se sont ainsi tournés vers les spécialistes de l’EAI frappés de plein fouet par la chute des valeurs technologiques tel New Era of Networks, ou des start up en manque de financement comme Extricity ou Netfish. Tibco, également présent sur le marché du portail d’entreprise, en plus de celui de l’EAI et de l’intégration de processus collaboratifs sur internet, tente évidemment de persuader les actionnaires que la présence simultanée sur ces trois secteurs est nécessaire pour survivre. Mais tous les éditeurs ne partagent pas cet avis. Sopra considère, par exemple, que les portails sortent totalement du champ d’action des solutions d’intégration d’applications.Le futur de l’EAI pourrait finalement se situer dans la maîtrise des schémas XML (description de documents XML). Ainsi, CrossWorld vient d’annoncer un partenariat avec Edifecs – dans lequel GE Global eXchange Services, un autre acteur de l’EAI, a investi -, alors que Sopra s’est attaché les services du Français CosmoBay. Reste que, dans ce domaine, Tibco a pris un certain avantage. L’éditeur a, en effet, déjà réussi l’intégration de ces technologies dans sa gamme de produits, en achetant Extensibility l’année dernière.Après les éditeurs de portails, une nouvelle catégorie d’acteurs semble aussi s’intéresser à l’EAI. Des rumeurs font, par exemple, état de l’intérêt de HP pour WebMethods.

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Renaud Edouard