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L’institut anticancéreux Gustave-Roussy passe de VMS à OpenVMS

Le centre hospitalier avait choisi VMS, dans les années quatre-vingt, pour sa robustesse. Il passe sous OpenVMS pour les mêmes raisons et pour sauvegarder son investissement applicatif.

L’institut Gustave-Roussy est le centre de lutte contre le cancer le plus important d’Europe à de nombreux titres : projets de recherche, capacité d’accueil, etc. Il emploie 2 400 personnes, dont 450 médecins. Chaque année, 50 000 patients, dont 11 000 nouveaux, y sont reçus, et 150 000 personnes viennent y consulter sans y séjourner.Dès sa création en 1968, sous l’impulsion de l’un de ses premiers directeurs, l’informatique devient partie intégrante de l’organisation. En 1982, l’institut se dote d’un système d’information hospitalier (SIH), appelé Simbad, qui deviendra opérationnel en 1986. Celui-ci assure le renseignement, la circulation et le partage du dossier administratif et médical du patient. Cet environnement a été mis au point en Cobol et en Fortran. Il manipule des fichiers séquentiels indexés RMS sur des serveurs VAX sous VMS. Un système considéré pour le moins obsolète aujourd’hui, mais qui n’a migré que l’année dernière. Et encore, pour une petite partie…Pourtant, en 1996, l’institut se pose ?” comme il le fait régulièrement ?” la question de l’évolution de son informatique en général. Et Simbad n’échappe pas à ses interrogations : faut-il remplacer les applications maison par un progiciel ou les redévelopper dans un environnement plus moderne ? Faut-il migrer vers Unix ?

Des données stockées dans une base Oracle

La question du progiciel a été rapidement réglée. Aucun produit adapté n’existe sur le marché. Les centres anticancéreux ont des particularités, comme la longue durée des traitements, qui ne leur permettent pas d’utiliser des SIH standards. Surtout, “la couverture fonctionnelle de notre système est le résultat de trente années de travail. Et Simbad représente un million de lignes de code, explique Jean-Louis Da Silva Faria, directeur adjoint du système d’information. Même lors de notre refonte du système des années quatre-vingt, nous n’avions pas relancé d’analyse. Réécrire les applications nous aurait contraints à figer Simbad pendant au moins deux ans, alors que nous avons des demandes de projets bloquées depuis déjà des années”. Les applications actuelles tournent donc en l’état. A ceci près que les données sont stockées dans une base Oracle, et non plus dans des fichiers RMS.Ce passage à Oracle aurait pu remettre en cause VMS au profit d’Unix ?” et plus particulièrement de HP-UX, utilisé pour l’informatique administrative. Mais l’institut a finalement migré vers… OpenVMS, sur des serveurs Alpha, installés en septembre 2001 par le prestataire spécialisé X9000. VMS avait été choisi pour sa robustesse, car le système d’information ne doit, si possible, jamais tomber en panne. Jean-Louis Da Silva Faria ne se souvient d’ailleurs que d’une seule grave interruption. Le choix reste donc valide.Le clustering du système de Compaq assure la disponibilité du SIH, et le Volume Shadowing (équivalent du mirroring) la sécurité de ses données. Et il n’empêche aucunement le service informatique de l’institut de prévoir des évolutions. Simbad vient ainsi d’être interfacé avec le nouveau Picture Archiving and Communication System, de General Electric. Les résultats d’examens d’imagerie deviennent ainsi vite accessibles, après leur réalisation depuis les dossiers des patients. Et la saisie de ces derniers fera l’objet, cette année, d’une application pilote client-serveur en Visual Basic.

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Emmanuelle Delsol