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L’informatique in et l’informatique out

Deux grands groupes internationaux, aux prises avec les mêmes objectifs de compétitivité et de réduction des coûts, en ont tiré des conclusions diamétralement opposées sur leur…

Deux grands groupes internationaux, aux prises avec les mêmes objectifs de compétitivité et de réduction des coûts, en ont tiré des conclusions diamétralement opposées sur leur politique informatique. Le premier, General Motors (GM), a patiemment reconstruit une organisation informatique interne après avoir tout sous-traité pendant des années à sa filiale d’alors, EDS. Quand GM décide de vendre EDS il y a six ans, il en profite en même temps pour rapatrier en interne une partie de ses opérations informatiques. Les résultats de ces six années de réintégration sont particulièrement éloquents : le développement d’un nouveau véhicule ne prend plus que dix-huit mois, contre quarante-huit auparavant ; le délai de livraison est ramené de quarante-cinq jours à onze ; et le budget informatique ne représente plus que 1 % du chiffre d’affaires, contre 2,5 %. La cohérence de la politique informatique globale est assurée notamment via une vidéoconférence hebdomadaire d’une journée, qui réunit tous les patrons informatiques des différentes entités.A l’inverse de cette tendance centripète, le second groupe, Procter & Gamble, vient, lui, de décider de sous-traiter toute son informatique et 80 % de ses business-process ?” transport, achats, comptabilité, etc. ?” à un prestataire extérieur (qui pourrait d’ailleurs être EDS, l’autre nom cité étant ACS). Le mouvement concerne au moins sept mille employés. Les déclarations des dirigeants des deux groupes sur ces deux stratégies opposées sont étonnamment similaires : “Nous agissons ainsi pour réduire nos coûts et pour réagir plus vite face à nos concurrents”, disent-ils en gros des deux côtés. Moralité : à chacun sa stratégie. Mais, dans tous les cas, ce sont les hommes en place qui décident du succès de celle-ci. En France, il y a une contrainte supplémentaire : les très grands groupes, ceux qui ont plusieurs milliers d’informaticiens en interne, n’ont pas beaucoup de prestataires extérieurs capables d’industrialiser les activités d’un tel effectif. Quant à savoir qui est in et qui est out, à vous de décider !

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Luc Fayard