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L’industrie papetière prépare sa plate-forme électronique

Les industriels du papier souhaitent eux aussi profiter d’Internet pour améliorer leur efficacité. Ainsi, six producteurs de papier fin s’allient pour lancer une plate-forme de transaction européenne.

Qui a dit que l’électronique allait tuer le papier ? Non seulement ce n’est pas le cas, mais mieux que cela, les industriels du papier souhaitent eux aussi profiter d’Internet pour améliorer leur efficacité. Ainsi, six producteurs de papier fin et de papier d’édition, au rang desquels figurent International Paper, M-Real, Sappi Fine Paper Europe, ainsi que trois distributeurs, dont le français Antalis, se sont alliés pour lancer une plate-forme européenne de transactions.Ce consortium représente environ 60 % de la production européenne de papier fin et papier d’édition, et 40 % des achats, soit cinq millions de tonnes.

Une plate-forme transactionnelle et non une place de marché

Si le nom définitif du projet n’a pas encore été arrêté, un joint-venture a d’ores et déjà été créé en Hollande. Le cabinet McKinsey conseille la société dans l’élaboration de son business plan, ainsi que dans ses choix d’architecture informatique. Et si les choix techniques n’ont pas été définitivement entérinés, le fonctionnement économique de la plate-forme est défini : l’accès en sera payant (abonnement) et une commission sera demandée à chaque transaction.Toutefois, le site ne sera pas une place de marché ouverte. Pour Thomas Bittner, PDG d’Antalis, “il devra s’agir d’une plate-forme à même de nous apporter plus de visibilité et de rendre les transactions plus efficaces. Sur le site, nous recréerons la relation One to One qui existe actuellement entre producteurs et distributeurs, producteurs et gros imprimeurs”.Pas question, donc, de voir les bobines de papier se vendre aux enchères sur le site, cette industrie n’y est visiblement pas encore préparée. C’est que, aujourd’hui, les places de marché qui se sont déjà lancées dans ce secteur rencontrent des difficultés, faute d’un volume de transactions suffisant pour assurer leur survie, à l’image de PaperExchange, l’américain, qui vient de fermer son antenne européenne.

Clé de voûte du projet : les standards papiNet

Puisque le but est d’améliorer l’efficacité des transactions, le projet va donc concentrer ses efforts sur l’intégration des catalogues des producteurs (aucune norme n’existe à ce jour dans ce domaine), ainsi que sur l’automatisation des transactions.Sur ce point, le projet va pouvoir s’appuyer sur les travaux de papiNet, l’association des acteurs européens et américains de l’industrie du papier et qui, sur la base de XML, définit les messages standards qui composent les transactions.Les promoteurs du projet entendent transactions au sens large, c’est-à-dire non seulement l’acte d’achat, mais aussi le partage d’informations logistiques, de planification et de prévision.Le projet, dont le nom de code est pour l’instant Expresso, doit choisir l’intégrateur de sa plate-forme dans les semaines qui viennent. Les premières transactions sont prévues pour la fin de cette année.

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Alain Clapaud