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L’impression photo sans fil marche-t-elle vraiment ?

Bluetooth, IrDA, Wi-Fi : ces technologies sans fil sont-elles de simples gadgets ou rendent-elles l’impression plus facile ? Nous avons voulu vérifier.

Parmi les tendances de cette fin d’année, les solutions d’impression sans fil ont clairement le vent en poupe. Déjà très répandues sur les téléphones portables avec option photo, les fonctions de transfert
‘ aérien ‘ des images apparaissent aujourd’hui sur certains appareils photo haut de gamme.Les constructeurs mettent en avant la facilité d’utilisation de ces appareils et le gain de temps, une touche suffisant à l’envoi des images vers un ordinateur ou une imprimante autonome. Nous détaillerons ici cette
deuxième solution, qui est la plus séduisante puisqu’elle permet de s’affranchir d’un câble mais aussi d’un ordinateur.

Trois technologies pour des usages différents

Pour transférer des données sans fil, il existe actuellement trois technologies différentes.L’IrDA
(Infrared Data Association), que l’on trouve sur la plupart des téléphones portables, utilise un faisceau infrarouge pour transmettre les fichiers numériques. Cette norme est en
voie de disparition car elle cumule plusieurs inconvénients : sa portée ainsi que son débit sont très limités, et tout obstacle entre les appareils communicants interrompt le transfert, par ailleurs assez long. Ce mode de liaison ne convient
pas à l’envoi de fichiers volumineux, comme ceux issus des appareils photo numériques de haute définition. Pourtant, certaines imprimantes 10 x 15 cm sont équipées en série d’un port IrDA. Cette fonction est donc limitée
à l’impression de photos basse résolution depuis un téléphone.La norme Bluetooth a largement pris le relais aujourd’hui, du moins sur les téléphones. Celle-ci fonctionne avec des ondes radio et offre une portée ainsi qu’un débit supérieurs (1 Mbit/s sur 10 m), tout
en étant moins sensible aux obstacles. Adopté sur un nombre croissant de téléphones mobiles, le Bluetooth équipe très peu d’appareils photo, et pour cause, son débit actuel n’est pas encore suffisant pour transmettre de gros fichiers.
On attend pour 2007 un nouveau standard Bluetooth capable de grimper à 100 Mbit/s pour 100 m de portée.Le Wi-Fi reste, pour l’instant, la méthode la plus performante pour la transmission des données sans fil. Il repose également sur les ondes radio. Le Wi-Fi est très répandu pour les réseaux Internet domestiques sans
fil, mais encore très peu pour la communication directe entre deux appareils. Selon la norme 802.11g actuelle, son débit effectif monte à 26 Mbit/s, ce qui est suffisant pour faire passer des photos haute définition, même si on est loin des
480 Mbit/s théoriques de l’USB 2.0 High Speed utilisé pour la transmission par câble.On a néanmoins pu voir l’apparition de quelques appareils photo compacts
(Kodak EasyShare One,
Canon Ixus Wireless) ou reflex
(Nikon D2H) équipés de cette technologie, ainsi que certains assistants personnels avec fonction photo
(HTC TyTN). Comme pour le Bluetooth, on attend la prochaine génération (802.11n), qui autorisera un débit équivalent à l’USB.

Et en pratique ?

Ces considérations théoriques nous ont déjà permis de mettre l’accent sur une des limites actuelles de la transmission sans fil : le débit. Conséquence directe, un temps de chargement plus long qu’avec un câble.
L’argument du temps gagné est donc tout relatif. La pratique de ces solutions sans fil pour l’impression directe soulève également d’autres problèmes. Les transferts en Bluetooth et IrDA depuis un téléphone sont finalement ceux
qui posent le moins de soucis. L’IrDA est simple comme bonjour : vous orientez votre téléphone vers l’imprimante compatible IrDA, vous envoyez la photo, et celle-ci est imprimée. Limité, mais efficace.Pour le Bluetooth, il faut tout d’abord doter l’imprimante d’un dongle Bluetooth, sorte de clé USB faisant office d’antenne émettrice/réceptrice. Vous trouverez des modèles
‘ universels ‘ chez les revendeurs spécialisés (20 à 40 ?). Toutes les imprimantes compatibles PictBridge acceptent ce type d’accessoire. Une fois l’adaptateur branché dans le port PictBridge de la
machine, celle-ci est prête à communiquer avec un appareil Bluetooth, un téléphone en l’occurrence. Lorsque vous enclenchez la fonction sans fil du téléphone, celui-ci recherche les périphériques à portée. Une fois votre imprimante détectée,
il suffit d’envoyer les photos vers celle-ci pour les imprimer.Seulement, lors de nos tests avec différents téléphones et imprimantes, l’étape de détection n’a pas été concluante entre certains modèles, y compris de marque identique. D’autres couples téléphones/imprimantes se sont
identifiés correctement mais leur utilisation s’est avérée impossible. Le caractère assez aléatoire des résultats ne nous permet donc pas d’indiquer quels sont les appareils qui fonctionnent mieux que d’autres. Cela a en tous cas
contribué à renforcer notre scepticisme quant à la prétendue simplicité de ces solutions.Si le Bluetooth ne fonctionne pas à tous les coups, il a au moins le mérite d’être simple : quand ça marche, le paramétrage et le transfert sont un véritable jeu d’enfant. Car avec le Wi-Fi, cela se complique. A moins
d’utiliser un appareil photo et une imprimante de même marque et déjà paramétrés (comme chez Canon ou Kodak), la configuration peut tourner au véritable casse-tête : comme avec le Bluetooth, il faut équiper l’imprimante
d’un dongle. Afin que les éléments communiquent entre eux, vous devez ensuite paramétrer ceux-ci à l’aide du logiciel livré avec l’appareil, ce qui rend donc l’usage de l’ordinateur
indispensable. Une fois l’imprimante détectée, il faut alors indiquer à l’appareil photo un canal compris entre 1 et 13, puis entrer une clé de plusieurs caractères. Ces étapes requièrent souvent des connaissances bien éloignées du
profil de l’utilisateur attiré par la facilité apparente de la manipulation.Lors de notre test du
Nikon S7c, nous n’avons pas réussi à activer l’impression directe malgré de multiples tentatives. En revanche, la communication avec un
réseau Wi-Fi existant n’a pas posé de problème particulier. Il semble donc que le Wi-Fi ne soit pas vraiment adapté à une liaison directe et ‘ spontanée ‘ entre deux appareils, bien moins que le Bluetooth en tout
cas. Autre faiblesse de ce système : sa forte consommation en énergie rend périlleux l’emploi d’appareils mobiles comme les appareils photo. En effet, leur autonomie est sérieusement amoindrie lorsque leur fonction Wi-Fi est
activée.

Des progrès à faire

Alléchante sur le papier, l’impression sans fil l’est bien moins en pratique. Contrairement à la liaison filaire qui a adopté pour norme unique l’USB 2.0, il n’existe pas encore de standard universel pour
faire communiquer sans fil imprimantes et appareils photo ou téléphones. Les solutions existantes montrent toutes un débit inférieur à l’USB, et surtout leur fonctionnement reste assez aléatoire. Lorsque par chance tout cela fonctionne,
avouons que l’on prend vite l’habitude d’imprimer ses clichés sans fil à la patte.Malgré son débit inférieur, la norme Bluetooth reste moins contraignante et moins gourmande en énergie que le Wi-Fi, vraiment peu adapté à ce type d’application. Il ressort de nos tests que plus la norme est performante, plus son
paramétrage est compliqué.Les améliorations attendues l’année prochaine amèneront peut-être la généralisation du Bluetooth, y compris sur les appareils photo. Pour l’instant, il semble que le câble USB soit encore la valeur sûre.

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Julien Bolle