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L’humain en première ligne

Mettre en place une infrastructure technique de gestion de la connaissance, aussi complexe soit-elle, nécessite beaucoup moins d’efforts et de réflexion que la conduite du changement en entreprise qu’implique le partage des connaissances.

La gestion de la connaissance, c’est 90 % de problèmes humains et 10 % d’outils.”Consultants externes, analystes et chefs de projets internes sont unanimes à rejoindre ce constat de Jo’l Frigière, chargé de mission management des connaissances d’Usinor. La culture du partage en entreprise n’est pas innée, elle va même à l’encontre du concept de compétition individuelle. Et même lorsque celui-ci est dépassé, l’entreprise se trouve confrontée à des angoisses bien ancrées dans la plupart des esprits : “Si je partage mon savoir, où est ma valeur ajoutée ? Conclusion : je peux être renvoyé à tout moment.”Pourtant, “aucun projet de gestion de la connaissance n’a pour objectif de réduire les postes. L’outil ne remplace pas l’homme”, souligne Jo’l Frigière.

Mettre en place un système de reconnaissance des contributeurs

“Il faut démystifier l’imaginaire autour de l’information et faire comprendre aux individus que ce n’est pas tant ce qu’ils savent que leur capacité à apprendre qui fait leur valeur ajoutée”, souligne Francis Xavier Lemaire, directeur des opérations de la banque d’affaires NetsCapital. Cette sensibilisation ne peut être opérée que si l’entreprise met en place un programme d’accompagnement du changement qui fasse ressortir les objectifs du projet. Rassurés, les individus seront alors plus enclins à formaliser leur savoir.Plutôt que de partir sur des projets longs, il est également préférable de “commencer petit et d’enrichir le projet progressivement, souligne Christophe Toulemonde, directeur de Meta4, éditeur de logiciels de gestion de la connaissance. La confiance, on la gagne en délivrant quelque chose rapidement : c’est la preuve qui illustre le discours.”Enfin, une fois l’application déployée, il faut encore convaincre les employés de consacrer du temps à l’alimentation des bases du savoir : “Le contributeur a besoin d’une reconnaissance de son travail. C’est indispensable pour obtenir la participation des gens”, estime Jean-Bernard Stacchini, directeur du marketing de Knowledge Management chez Lotus. Des commerciaux, par exemple, seront plus sensibles à un pourcentage sur le chiffre d’affaires tandis qu’une équipe de veille, naturellement formée au partage, préférera une valorisation de son travail. Chez Valoris, SSII spécialisée dans les nouvelles technologies, c’est un oscar qui récompense le plus grand contributeur… comme quoi tout est permis, du moment que la problématique est prise en compte.

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Marie Varandat