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Level 3 sera beaucoup moins dépensier

La consolidation du marché Internet a obligé Level 3 à se restructurer de manière drastique. L’opérateur cible désormais non plus le tout venant des dotcoms, mais les 300 plus gros consommateurs de bande passante en Europe et en Amérique du Nord.

La restructuration du fournisseur de capacités IP sur liens optiques DWDM a d’abord pris la forme d’une impitoyable réduction d’effectifs. En un an, il s’est ainsi séparé de 2 425 collaborateurs, soit 40 % de son personnel. En Europe, il n’emploie plus que 450 personnes, contre 1 500 douze mois plus tôt.Mais, il lui a également fallu se délester de l’ensemble de ses actifs en Asie, qu’il a cédé au début du mois de décembre à Reach, filiale 50/50, créée en février 2001 par l’australien Telstra et PCCW (Pacific Century CyberWorks, Hong Kong). Ces actifs comprennent des participations dans le câble sous-marin Tiger interconnectant le Japon, la Corée, Taïwan et Hong Kong, ainsi que dans un câble Etats-Unis-Japon, des data centers à Hong Kong et à Tokyo, ainsi que les clients des filiales que Level 3 avait créées dans ces quatre pays d’Extrême-Orient.Par cette cession, Level 3 réduit ses coûts de 300 millions de dollars. Il se dispense également des importants investissements qu’il lui aurait encore fallu faire pour conduire ces activités asiatiques jusqu’à l’équilibre. Mais le repreneur, lui, s’impose clairement désormais comme le principal opérateur IP en Asie, tout en acquérant un droit d’accès au réseau nord-américain de Level 3.Nécessité oblige, Level 3 renonce également à poursuivre la construction en propre d’infrastructures DWDM et MPLS en Europe. Désormais, il acquerra les capacités nécessaires auprès des fournisseurs déjà existants. C’est donc sur des liaisons d’emprunt, il compte en 2002 s’implanter et offrir ses services dans huit villes supplémentaires du Vieux Continent (Genève, Madrid, Milan, Stockholm, Zurich, Cologne, Karlsruhe et Stuttgart).Pour mémoire, rappelons que Level 3 exploite neuf réseaux métropolitains et deux anneaux optiques : celui qui relie Londres, Amsterdam, Bruxelles et Paris, d’une part ; et celui qui interconnecte Francfort, Düsseldorf, Hambourg, Berlin et Munich, d’autre part.Pour autant, l’opérateur n’est pas complètement sur la défensive. Il vient de lancer un nouveau service de liaisons spécialisées Ethernet sous MPLS entre 33 villes en Europe et aux Etats-Unis. Ce service d’interconnexion de réseaux locaux prolonge son offre d’Ethernet métropolitain introduite en 2000. Début 2002, il se complétera de services ATM et Frame Relay, eux aussi basés sur MPLS.“Nous sommes convaincus, a expliqué Dan Caruso, vice-président Network Business de Level 3, que MPLS aura sur les services de transport de paquets les mêmes effets que notre plate-forme Softswitch a eu sur la vente en gros d’accès commutés à Internet. Il fera baisser les dépenses d’infrastructures et améliorera les marges de nos clients opérateurs, fournisseurs d’accès à Internet et autres sociétés de communication.”La nouvelle offre Ethernet point à point est, en effet, un service à la demande, facturé à la consommation. MPLS en garantit la priorité dans le réseau et la qualité de service, tant en termes de temps de réponse et de taux de perte de paquets qu’en termes de stabilité et de disponibilité.Simultanément, Level 3 s’est renforcé dans la vente en gros d’accès commutés à Internet en rachetant pour 55 millions de dollars l’activité correspondante de McLeodUSA (ex-Splitrock), soit près de 350 points de présence aux Etats-Unis, avec leurs circuits, leurs équipements et leurs commodités.Au 3e trimestre 2001, Level 3 avait affiché des pertes de 437 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 319 millions de dollars en progression de 25 % en un an. Dans sa cible des 300 plus gros consommateurs de bande passante, il compte déjà comme clients AOL, BT, Cable & Wireless, Colt, France Télécom et Microsoft. Mais l’appréciation de l’agence de notation boursière Moody’s reste négative, et cela pour trois raisons :- Level 3 n’est pas le seul à vouloir courtiser les plus gros clients ;- 20 % de son chiffre d’affaires restent tributaires de clients à risque ;- la cession d’actifs ne peut que retarder le point d’équilibre (www.level3.com) (www.reach.com) (www.telstra.com) (www.pccw.com).

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La rédaction