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Les travaux publics travaillent le GPS au millimètre près

En accélérant la vitesse d’acquisition du positionnement dynamique, la construction des voies du TGV ou d’autoroutes se robotise.

Malgré leur taille énorme, les engins de travaux publics (bouteurs, niveleuses et autres compacteurs…) travaillent avec une précision subcentimétrique. Il suffit d’un dénivelé erroné d’à peine 2 cm sur une autoroute, pour qu’à 140 km/h les conducteurs perdent le contrôle de leur voiture. Et c’est encore pire avec un TGV propulsé à 300 km/h. Fait remarquable : la sécurité horizontale des véhicules en mouvement commence à être maîtrisée par l’altimétrie des couches et sous-couches qui forment une voie de circulation rapide.
D’où l’objet du programme de recherche Eurêka-Imagin (Integrated Machine Guidance Instruments), piloté par la société française DSNP, filiale de Thomson CSF, leader européen du GPS (*) professionnel dans le positionnement marin. “La dégradation volontaire des signaux GPS imposée par l’armée américaine limite la précision à 5 ou 10 mètres”, déplore le chef de projet, Christophe Pichot. Pour parvenir à une précision de 5 et 10 mm, il recourt à un système de triangulation classique entre un poste fixe de réception et des unités mobiles GPS.
La difficulté à résoudre consiste à concilier précision altimétrique et vitesse des véhicules de terrassement. A 1,5 km/h, pas de problème. “Mais à 3 km/h – la vitesse des niveleuses -, le système ne suit plus, reprend Christophe Pichot. Pendant un an, nous allons développer avec le constructeur d’engins de terrassement allemand Hamm, une gamme de récepteurs GPS/ GNSS (Global Navigation Satellite Systems), qui auront une vitesse d’acquisition de 10 Hz (10 mesures par seconde) et qui sauront s’interfacer à l’hydraulique de commande des engins.” De quoi intéresser les sociétés de TP, car une erreur de terrassement de seulement 1 centimètre en hauteur sur un chantier autoroutier de 20 km impose une surépaisseur de goudron qui coûtera, au final, 2,76 millions de francs. Surtout, Imagin est l’une des briques européennes du chantier autoroutier totalement robotisé, du premier coup de pioche jusqu’au marquage au sol.



(*) Global Positioning System.

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Erick Haehnsen