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Les terminaux 3G

Les premiers téléphones de troisième a génération souffrent encore des retards enregistrés en termes d’intégration des composants. De plus, ils ont du mal à supporter la comparaison avec la richesse fonctionnelle des
smartphones de deuxième génération.

L’UMTS est enfin devenu une réalité, et Orange et SFR, les deux premiers opérateurs français, ont publié leurs catalogues respectifs de téléphones 3G et les tarifs associés. Les discours officiels sont à l’optimisme, et la qualité et
les prix des services sont censés être au rendez-vous pour tenir les objectifs : plus d’un million d’appareils vendus à la fin 2005 et un renouvellement de l’offre de terminaux, calquée sur le rythme trimestriel actuel.Déjà, certains constructeurs ont plusieurs produits en vente pour occuper les principaux segments du marché. On annonce des 3G d’entrée de gamme à 100 euros pour la fin de l’année, ainsi que des portables UMTS compatibles avec
l’Edge, pour faire bonne figure dans les trous de couverture. Pourtant, les produits actuels sont décevants par rapport à la richesse fonctionnelle de leurs aînés 2G et sont encore pénalisés par les difficultés rencontrées en matière d’intégration
électronique. En termes de volume et de poids, mais surtout de consommation électrique et de dégagement de chaleur, ils marquent un recul vis-à-vis ce qui se fait de mieux dans le registre du smartphone.

L’intégration de la radio progresse

Le principal souci provient, d’une part, de la partie radio, qui doit supporter à la fois les réseaux GSM-GPRS (en bibande, tribande, voire quadribande), l’UMTS et, prochainement, l’Edge ; et, d’autre part, de la section
amplification du signal, qui doit répondre aux impératifs des deux standards. Si on se réfère aux deux dernières éditions du 3GSM World Congress, l’intégration de la radio a fait des progrès importants en un an grâce à la diminution du nombre des
composants, mais on est encore loin d’atteindre les 15 % de surface de la carte mère des GSM-GPRS les plus évolués.Consommation électrique et dissipation de chaleur élevées, associées à une limitation de volume, ont une incidence directe sur la richesse fonctionnelle du produit, qui va rapidement trouver ses limites en termes d’autonomie.
Résultat : une équation très compliquée à résoudre pour les constructeurs, qui doivent offrir des mobiles supportant la comparaison avec l’existant, dans le registre ‘ durée de
communication-veille ‘
, mais aussi sur les applications standard (essentiellement logicielles), tout en assurant les exigences de la visiophonie, usage emblématique de la 3G. La communication par l’image est en effet
particulièrement vorace en énergie, puisqu’elle sollicite simultanément les circuits d’émission et de réception, les processeurs en charge de l’encodage et du décodage, et l’activation d’un capteur d’images et d’un écran.

Deux imageurs ou un seul capteur

Premier argument de vente de l’UMTS, la visiophonie trouve une deuxième utilité aux capteurs désormais présents sur tout téléphone mobile qui se respecte. Mais, en l’occurrence, elle complique le problème, car son usage ne doit pas se
faire au détriment de la fonction Prise de vues. Deux solutions se sont imposées aux constructeurs : soit la présence de deux imageurs, l’un installé sur la face externe et assurant la fonction Appareil photo (ou vidéo), l’autre, inséré côté
clavier, pour la communication ; soit un unique capteur monté sur éléments tournant à 180?’ et assurant de ce fait toutes les fonctions. La qualité et la résolution du ou des imageurs sont primordiales, en particulier lorsque ces
paramètres veulent supporter la comparaison avec les appareils 2G les mieux dotés.

Les limites actuelles du réseau et des terminaux

Pour l’instant, à l’exception du Sharp 902Sh et de ses deux mégapixels, le million de pixels s’impose dans le haut de gamme 3G, et les 300 000 pixels, dans les modèles inférieurs. S’il devient nécessaire d’afficher l’image de son
correspondant, il importe que la surface de l’écran et sa résolution soient à la hauteur de cet impératif. La richesse en nombre de couleurs et de pixels affichés diffère, là encore, selon les appareils, les 262 144 couleurs sur
240 x 320 pixels étant pour l’heure le summum proposé. Reste que la qualité d’une liaison visiophonique n’est pas déterminée au premier chef ni par les performances du capteur, ni par celles de l’afficheur. La pauvreté du débit et la
désynchronisation de la voix et de l’image que les usagers constatent actuellement résultent plus des limites actuelles de la norme, donc à la fois du réseau et des terminaux. Une limite qui pourra être franchie avec l’arrivée du HSDPA
(High speed downlink packet access).La capacité à lire de la vidéo en streaming est une autre fonction intéressante de l’UMTS. En standard sur tous les terminaux, elle permet de recevoir des images en provenance de chaînes de télévision spécialement
reformatées ou de services multimédias conçus par les opérateurs. L’intérêt de cette offre peut se discuter, notamment en termes de facturation du service, sachant que la télédiffusion pourrait devenir rapidement l’apanage de modes spécifiques
beaucoup plus adaptés, tels le DVB-H et le T-DMB, dont les premiers tests sont attendus dans les prochains mois.En revanche, la capacité à lire des flux vidéo révèle tout son intérêt pour la surveillance de site à distance, possibilité qui devrait être rapidement mise à profit. Enfin, cet afflux d’éléments multimédias sur le portable rend
indispensable une capacité de mémoire confortable, qui peut trouver du renfort par l’adjonction d’un module de type SD complémentaire.

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Philippe Pélaprat