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Les SSII échapperont-elles encore aux plans sociaux ?

Sans reprise d’activité en 2003, les sociétés de services vont-elles continuer à éviter les plans sociaux? La situation malsaine de 2002 ne devrait pas pouvoir perdurer.

2003, une année charnière ? Les prévisionnistes de tout poil n’osent plus s’aventurer… La reprise, reportée de semestre en semestre les années précédentes, n’est même plus annoncée. L’Insee annonce une
‘ croissance à petits pas ‘, de l’ordre de 2 % pour les premiers six mois de 2003.Le Centre de prévision de l’Expansion est encore plus pessimiste, puisqu’il avance une croissance de 1,2 % pour l’année, contre 1 % en 2002. En clair, c’est une stagnation qui est annoncée. Comment les
entreprises vont-elles réagir ? Comment réussiront-elles à supporter cette ‘ accalmie ‘ ?Si l’on regarde les plans de restructuration drastiques mis en place par les opérateurs et les constructeurs informatiques, on peut penser que le pire est passé en matière de licenciements, dans ces secteurs. En revanche, l’incertitude
demeure du côté des services. En effet, en 2002, le secteur, représenté par le Syntec informatique, a dû admettre son premier recul depuis dix ans ?” de l’ordre de 5 %.Pourtant, mis à part Cap Gemini, aucun plan social n’a été annoncé en 2002. La restructuration du pôle services SchumbergerSema, officialisée fin décembre, est un révélateur des difficultés que traverse l’entreprise dans ce secteur
d’activité.En revanche, dans les autres sociétés, silence total. Sur les conditions de travail de plus en plus difficiles imposées à certains salariés ‘ trop chers ‘
 ?” ou pas assez rentables ?” et sur
les intercontrats qui s’éternisent, les seules informations dont nous disposons nous parviennent par l’intermédiaire des syndicats ou par… radio moquette.D’après le cabinet Pierre Audouin Conseil, les effectifs auraient fondu de 5 % en 2002 ! Jusqu’à quand ces entreprises pourront-elles tenir sans se lancer dans de vrais plans sociaux ? Habituées à un fort
turn-over et à avoir des équipes disséminées, trop peu d’entre elles ont mis en place de vraies politiques de ressources humaines.Cela peut en partie expliquer leur réticence à se lancer dans des plans sociaux, coûteux certes, mais plus respectueux des salariés. Jusqu’à quand cette situation pourra-t-elle tenir si l’économie ne repart pas ?D’autant que, dans les entreprises utilisatrices, la prudence est aussi de mise. Là, les projets perdurent, mais à moindre coût, donc avec un forte pression sur les prix qui n’est pas sans conséquence sur les sociétés de services et
leurs salariés.* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 20 janvier

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Anne-Françoise Marès