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Les Packard mettent en péril la fusion HP-Compaq

Le rachat de Compaq par HP a du plomb dans l’aile. Les actionnaires réfractaires à l’opération représentent 18 % du capital de HP. La Fondation Packard, actionnaire principal, est en première ligne des opposants.

Le glas de la fusion Hewlett-Packard/Compaq a-t-il sonné vendredi dernier ? Après trois mois de réflexion, la fondation Packard, qui détient 10,4 % de HP, a déclaré qu’elle voterait contre le projet de rachat de Compaq. A la suite de cette annonce, l’action de Compaq chutait de près de 12 % lundi matin à l’ouverture des marchés américains.Avec la Fondation Hewlett, et d’autres actionnaires de la famille des fondateurs, c’est maintenant près de 18 % de l’actionnariat de HP qui rejette le projet de fusion.Le camouflet est sévère pour Carly Fiorina (HP) et Michael Capellas (Compaq) qui militent depuis plusieurs mois en faveur de cette fusion en insistant sur la nécessité de participer à la consolidation du secteur.Malheureusement pour eux, les familles Hewlett et Packard ne semblent pas du même avis. Et la récente décision de la Fondation Packard pourrait peser lourd. Si la décision de la Fondation Packard inquiète tant, c’est avant tout pour son influence auprès des autres actionnaires que par son poids à l’heure du vote.La majorité du capital (57 %) de HP est aux mains d’investisseurs institutionnels (banques et financiers). Théoriquement donc, la fusion peut se faire sans l’accord des familles Hewlett et Packard. La Fondation Packard a multiplié les entretiens avec les institutionnels ” pour ” et ” contre “, et demandé l’avis des plus grands cabinets de conseils américains. Son rejet de la fusion reflette sans doute l’incertitude des autres actionnaires.” Nous comprenons le point de vue du management […], mais nous pensons que l’intérêt de la fondation sera mieux servi en ne procédant pas à l’acquisition “, affirme la Fondation Packard, qui affiche des considérations financières.

En cas d’échec, Carly Fiorina sera le premier employé à partir

Carly Fiorina risque-t-elle de pâtir de ne pas avoir impliqué les actionnaires historiques de HP à l’opération ? L’hypothèse d’une déconvenue semblable à la fusion ratée avec PricewaterhouseCoopers, initiée, déjà, par Carly Fiorina, est de plus en plus probable.” En tout état de cause, si cela ne se fait pas, c’est elle qui est cuite “, estime John Buckingham, qui dirige le Al Frank Fund, détenteur d’un petit nombre d’actions HP et Compaq.” Il y a peu de chance que la fusion se fasse désormais, renchérit Bill De Rosa, Fund Manager chez Bagley, Phelps and Bell, à Seattle. A un moment donné, il faudra bien qu’elle en tire les conclusions qui s’imposent. “En attendant, on évoque un réaménagement des conditions de l’opération dans le but de rallier les sceptiques à la cause du rapprochement.Si la fusion se réalisait, la direction de HP a déjà promis la suppression de 15 000 emplois, en sus des 15 000 postes en voie de suppression actuellement, pour cause de marasme économique et de baisse des bénéfices. On comprend que les employés aient exprimé leur opposition au projet dans une chanson.Dans le cas contraire, c’est le poste de Carly Fiorina qui serait le premier touché. Et pour couronner le tout, HP verserait près de 700 millions de dollars à Compaq en compensation… De quoi l’aider à retrouver la rentabilité !

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Frantz Grenier