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Les opérateurs de boucle locale radio américains se sont brûlé les ailes

Winstar et Teligent, les deux principaux acteurs américains, ont licencié une grande partie de leurs employés et doivent faire face à la défiance des financiers.

Difficultés en chaîne chez les opérateurs américains de boucle locale radio (BLR). Tour à tour, Winstar et Teligent, les deux principaux acteurs, et d’autres, tel Advanced Radio Telecom, se sont placés sous le chapitre 11, le code des faillites américain. De quoi faire réfléchir les opérateurs qui viennent de lancer leurs services en France. Le modèle de développement est pourtant séduisant. Il s’agit de contourner le réseau des opérateurs régionaux américains, les Baby Bells, qui, à l’instar de France Télécom, ont la mainmise sur les communications locales. Winstar et consorts construisent donc leur propre réseau hertzien afin d’accéder au consommateur. Après un relatif succès – Winstar revendiquait trente mille clients à la fin de l’année 2000 et Teligent trente-cinq mille -, tout s’est dégradé. Le premier a remercié 43 % de son effectif et le second 60 %. Délaissés par les investisseurs, ils se retrouvent à cours de liquidités pour poursuivre.

Une ambition onéreuse

Outre la défiance envers les nouveaux arrivants, les financiers ne veulent plus prêter d’argent “, explique Nick Maynard, analyste au Yankee Group. Il faut dire que leur ambition – la construction d’un réseau à l’échelle nationale – est fort onéreuse. En outre, faute de réelle différenciation par rapport aux opérateurs régionaux, ces sociétés n’ont pas séduit suffisamment de clients pour compenser les frais d’installation. “Les opérateurs de BLR et les Baby Bells proposent les mêmes services aux PME. Mais les seconds peuvent davantage baisser les prix du fait de leur monopole“, affirme Philip Redman, analyste au Gartner Group. Autre souci stratégique : leur tendance à vouloir séduire les investisseurs plutôt que se focaliser sur leur modèle industriel. “Sur le long terme, la technologie est viable, estime néanmoins Nick Maynard. Il est simplement difficile de construire un réseau national par les temps qui courent. ” En définitive, ces sociétés seront vraisemblablement obligées de s’allier à un opérateur longue distance comme Worldcom, ATT ou Sprint.

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Olivier Discazeaux