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Les loisirs numériques prennent l’avion

Toujours plus sophistiqués, les services multimédias de divertissement à bord des avions ont suivi les avancées technologiques de l’électronique grand public.

“ Mesdames et messieurs, le commandant de bord et son équipage vous souhaitent la bienvenue à bord de cet Airbus A380 à destination de New York et espèrent que vous ferez un agréable voyage. ” Installé dans son siège, le passager découvre face à lui un écran sur lequel il va, avant même le décollage, regarder les démonstrations de sécurité. Sur cet écran LCD, il peut accéder à différents services à la demande comme des films, des vidéos et des programmes télé enregistrés, des jeux vidéo, des catalogues de musique et bien d’autres applications.Initié dans les années 1960 sur les vols commerciaux avec la projection de films 16 mm sur la paroi de la cabine passagers, le système de divertissement embarqué, en anglais In-Flight Entertainment (IFE), s’est développé grâce aux progrès de l’électronique grand public. L’IFE a évolué ensuite vers des programmes diffusés en boucle via des écrans à tube cathodique rétractables placés en hauteur, puis avec des vidéos et des jeux à la demande accessibles sur des écrans plats individuels. “ Dans un avion, l’IFE représente le deuxième centre de coût après les moteurs. Cela résume la complexité de ces systèmes et dénote l’importance que les compagnies y attachent ”, confie Patrick Candelier, spécialiste Cabin Services chez Airbus. Au point qu’une panne de ce système est susceptible de retarder, voire d’annuler le départ d’un avion. Dans la configuration de base, le siège passager est équipé d’un moniteur à écran tactile, d’un jack et d’écouteurs. Chaque compagnie peut ensuite ajouter d’autres interfaces telles qu’une télécommande pour choisir le canal vidéo ou audio de son choix, jouer aux jeux vidéo, régler le volume ou même appeler l’hôtesse. Le terminal peut également être équipé d’une prise USB, d’un connecteur pour iPod ou baladeur numérique ou de jacks audio-vidéo. L’ajout d’une prise secteur, par exemple dans l’accoudoir du siège, permet d’utiliser tout au long du vol un ordinateur portable, et donc de le recharger.

S’affronter en mode multijoueur

Grâce à cette connectique, le passager a tout loisir d’écouter sa propre musique ou de regarder ses vidéos ou photos personnelles via le système de divertissement de l’avion, une fois branché son baladeur, son caméscope, son appareil photo, son PC ou une clé USB. “ L’inverse est également possible, ajoute Patrick Candelier. Le passager pourrait tout aussi facilement télécharger les contenus du système IFE sur sa clé USB. Mais jusqu’à aujourd’hui, les studios de cinéma s’y sont opposés pour des raisons commerciales. ” Certaines compagnies proposent même aux passagers de dialoguer entre eux par messagerie instantanée ou de jouer en mode multijoueur dans l’avion via un réseau intranet. Celui-ci sert aussi à communiquer avec le personnel, notamment pour le choix des repas ou la commande de boissons. Autre service optionnel, la Moving Map qui informe les passagers de tous les mouvements de l’avion (trajectoire, vitesse, temps de vol, etc.) sur leur écran personnel.Plus spectaculaire encore, le système de Landscape Camera permet de suivre en images le vol en direct grâce à des caméras extérieures fixées sur “ la peau ” de l’avion qui filment tout le long du voyage. “ Ces options nécessitent de gros équipements et sont assez coûteuses. De fait, elles ne sont pas intégrées à tous les avions ”, signale Patrick Candelier.

Jusqu’à 850 passagers équipés

La mise en place de ces équipements influe sur la structure de l’avion ? sièges adaptés, serveurs dédiés, câblage ? entraînant des modifications conséquentes en termes de poids et de consommation électrique. Ainsi le poids total du système d’IFE peut atteindre 3 tonnes avec une consommation d’environ 20 kW. “ Le centre nerveux, séparé du centre de contrôle, se trouve en soute et pèse jusqu’à 600 kg, racks de serveurs, ventilation, systèmes de détection incendie compris. Le centre de contrôle est accessible au chef cabine ”, précise le spécialiste. Le système alimente en contenu entre 150 et 850 passagers (selon les avions) en streaming sur des réseaux Ethernet en mode IP. Le centre nerveux est constitué d’un ou plusieurs serveurs informatiques dédiés, d’une capacité de 600 à 900 Go, relié(s) au centre de contrôle situé dans la cabine passagers et piloté par l’hôtesse, afin d’alimenter les moniteurs des passagers grâce à une connexion Ethernet 100 Mbit/s. “ Dans la configuration de 3e génération qui équipe les avions actuels, le débit atteint 5 Mbit/s par passager, ce qui est suffisant pour les flux multimédias traditionnels. Sur l’A350, qui entrera en service en 2013, nous passerons à la 4e génération avec du 25 Mbit/s par passager, afin d’offrir de la vidéo en HD dans toute la cabine. Cette nouvelle plate-forme a été dimensionnée pour accueillir la 3D ou encore une webcam. ” Le système d’IFE de 4e génération permettra une réduction de 30 à 40 % de la consommation électrique, pour un poids total de 15 à 20 % moindre.

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Frédérique Crépin