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Les logiciels ne plantent jamais… juridiquement parlant

Les conditions de garantie des logiciels sont bien mal nommées. Car elles comportent des restrictions si radicales qu’elles ne garantissent plus rien.

Quand vous installez un logiciel, que vous l’ayez téléchargé ou acheté en boîte dans un magasin, vous tombez très souvent sur une fenêtre qui vous demande si vous acceptez les conditions de garantie. Que faites-vous ?Comme tout le monde, vous cochez l’option ‘ J’accepte les termes du contrat ‘, sans lire cette prose indigeste. D’ailleurs, vous n’avez pas le choix, car l’installation ne peut se
poursuivre qu’une fois l’option cochée.Dommage, car en zappant ces fameuses conditions de garantie, vous vous privez d’un morceau de choix ! Une fois, à l’occasion, prenez le temps de les lire, vous serez édifié. En gros, l’éditeur y détaille toutes les circonstances
dans lesquelles sa responsabilité n’est pas engagée en cas de dysfonctionnement du logiciel.Ne cherchez pas la faille : tout est prévu ; ces circonstances – décrites dans le détail par des juristes qui ont dû suer sang et eau pour peaufiner jusqu’à la moindre virgule ?” couvrent tous les cas d’utilisation
de ce logiciel… ou plutôt tous ceux dans lesquels il est impossible de l’utiliser. Voilà un bel exercice de style juridique.Bref, quels que soient le dysfonctionnement de telle ou telle fonction ou l’anomalie rencontrée, vous n’avez pas le moindre recours contre l’éditeur. Beaucoup plus grave : si ce mauvais fonctionnement provoque des destructions de
vos données personnelles, des pertes d’exploitation, ou s’il compromet la sécurité de votre réseau, l’éditeur vous avertit qu’il s’en lave les mains.N’est-ce pas un peu étonnant ? Car ce programme, vous l’avez payé. Son prix est censé couvrir, entre autres, les frais de mise au point.Les clients de la micro-informatique font preuve, me semble-t-il, d’une tolérance excessive. Dans quel autre domaine accepterait-on ainsi une telle désinvolture envers la clientèle ? Si votre lave-linge déchire les torchons que
vous y mettez, ou si un téléviseur provoque des courts-circuits qui déclenchent un incendie, leurs constructeurs peuvent être poursuivis pour les dégâts qu’ils ont indirectement provoqués…Comme quoi la micro-informatique est vraiment un monde à part…* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 29 avril

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Etienne Oehmichen*