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Les jeunes sociétés du Sentier ne veulent plus naviguer à vue

Fédérant une cinquantaine de sociétés, l’association Nouvelles Entreprises & Territoire (NET) tente de structurer un fonctionnement jusque-là anarchique. Premier objectif, concevoir des outils de gestion adaptés aux besoins de ces jeunes pousses, notamment en matière de recrutement et de veille technologique.

C’est l’histoire d’une consultante qui aide les dirigeants de grands groupes à développer leur carrière. Il y a dix-huit mois, un peu par hasard, elle déménage ses bureaux au 32 de la rue des Jeûneurs, en plein c?”ur du Silicon Sentier. L’immeuble grouille de jeunes sociétés gravitant autour d’Internet (AgriFirst, Rosebud, Start me Up, etc.).Bientôt, ces jeunes entrepreneurs viennent lui demander son aide car ils tentent, sans succès, d’organiser des réunions informelles entre sociétés voisines. C’est ainsi que naissent les Third Tuesdays, clin d’?”il aux célèbres First Tuesdays. Ces premiers échanges se révèlent fructueux : on partage des ressources, des tuyaux. L’envie d’aller plus loin se matérialise par la création d’une association de loi 1901, un système productif local (SPL), qui prend le nom de Nouvelles Entreprises & Territoire.Macha Arfel, la consultante, une ” marieuse née “, définit ainsi la mission de NET : ” Ces jeunes sociétés n’ont pas les moyens de s’offrir les services dont disposent les grandes entreprises, comme les ressources humaines, l’expertise juridique ou la veille technologique. Or, pour exister dans la durée, ces nouveaux artisans ont besoin de structurer leur créativité. “

Missions prioritaires de NET : recrutement, formation, veille technologique…

Macha Arfel donne un exemple : ” Je fais du recrutement depuis 20 ans. D’habitude, on définit un profil et ça marche. Dans ces jeunes sociétés, l’expérience m’a montré qu’il fallait avant tout que la vision du dirigeant soit en adéquation avec celle du candidat. Il faut donc adopter les outils à leurs besoins. “L’association planche aujourd’hui sur la définition de ses missions prioritaires, celles qui intéressent 90 % des entreprises membres. En première place, devraient figurer le recrutement et la formation, mais aussi la veille technologique et la mise en place d’une ” Bourse de compétences “.Pour l’instant, NET a reçu la promesse de recevoir 1,5 million de francs (2,3 millions d’euros) de la part, entre autres, de la Datar (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale), de la Caisse des dépôts et consignations et du conseil régional d’Ile-de-France.Benoît Cotte, directeur associé de Start me Up, est membre-fondateur de NET : ” Trouver les meilleurs prestataires, faire du troc de locaux, sous-louer un réseau informatique, tout cela se fait en discutant autour de soi. Nous voulons organiser ces réseaux.”Benoît Cotte et Macha Arfel sont aussi à lorigine de la création de Syntech Multimédia, une association nationale, dont le but est de fédérer les acteurs de la nouvelle économie.

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Isabelle Boucq