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Les fonds régionaux boudent à leur tour l’amorçage

Maillon essentiel de l’amorçage, les fonds régionaux y ont limité leurs investissements en 2002. En particulier dans les NTIC.

Dans son bilan sur l’investissement régional en 2002, la CDC PME (le véhicule financier de la Caisse des dépots) note que ‘ le capital création ne représente plus qu’un quart des investissements en montants,
contre 35,7 % en 2001
‘. Ainsi sur les 157 millions d’euros investis, seuls 38 millions sont allés à l’amorçage. L’année dernière, sur les 181 millions d’euros investis, 64,6 millions étaient
consacrés à la création.Or jusqu’en 2001, les fonds régionaux comme Rhône-Alpes Création, Nord Création ou encore le FAM (Fonds d’amorçage Midi-Pyrénnées)
étaient la seule voie pour une jeune entreprise innovante en quête d’argent. Largement subventionnés par l’argent public, via la CDC PME ou le FIE (Fonds d’investissement européen), par
exemple,
les fonds régionaux finançaient en grande partie les projets issus des technopoles et des incubateurs. Mais en 2002, la source s’est quelque peu tarie.

Des investissements dans des secteurs ‘ sûrs ‘

Comme à l’échelle nationale, le secteur technologique a plus souffert que les secteurs traditionnels, qui résistent globalement mieux à la baisse des investissements. Les entreprises technologiques (tous stades de développement
confondus) ont ainsi levé 47,9 millions d’euros en 2002, contre 59,9 millions en 2001. Soit une baisse de 20,2 %.Les investissements se sont concentrés sur des secteurs dits sûrs comme le logiciel. Près de 12 millions d’euros y ont été investis contre un peu plus de 2 millions seulement pour les services Internet. Les biotechnologies se
sont maintenues. Elles ont récolté près de 9 millions d’euros.De même, comme les grands noms du capital-risque, les fonds régionaux n’ont pas échappé à la conjoncture : 122 sociétés ont dû déposer le bilan sur l’année 2002 ou sont en redressement judiciaire, contre 93 en 2001. Les fonds
régionaux ont ainsi été frappés, avec un léger décalage temporel, par la crise qui touchait les grands fonds nationaux et internationaux depuis 2000.Néanmoins, ils restent un élément-clé de la chaîne entre les technopoles et le financement par des sociétés de capital-risque quand les sociétés arrivent à maturité. Ils ont financé plus de 217 sociétés en création en 2002. Bien
plus que tous les fonds de capital-risque dont une poignée à peine est positionnée sur l’amorçage.Il est possible de voir également les choses positivement : les structures régionales ont peu investi l’année passée, mais ont malgré tout réussi à lever des fonds (38,5 millions d’euros). Elles disposent donc d’une trésorerie
conséquente estimée à 304 millions d’euros. Soit deux pleines années dinvestissement.

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Hélène Puel